Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
« Il y en assez des groupes terroristes ! Il faut en finir avec les paramilitaires » : indigné face aux cercueils des deux victimes, le président Nicolas Maduro a condamné ce double assassinat signé selon lui « de la main de mercenaires ».
Car le pouvoir en est convaincu, le meurtre du député Robert Serra est tout sauf une coïncidence. Le ministre de l’Intérieur et de la Justice s’est d’ailleurs voulu formel : il s’agit d’un « crime planifié, intentionnel ».
La consternation a immédiatement gagné les rangs du gouvernement et du Parti socialiste vénézuélien car Robert Serra incarnait un symbole. Ancien leader étudiant, il était devenu en 2010 le plus jeune député chaviste de l’Assemblée nationale.
Solidarité politique
Même si le mobile n’a pas encore été déterminé, l’émotion a très vite gagné le pays et l’opposition n’a pas tardé à afficher sa solidarité. « Paix à l’âme du député Robert Serra », c’est ce qu’a déclaré Henrique Capriles, le candidat de l’opposition lors de la dernière élection présidentielle. Et surtout, la marche convoquée ce samedi à Caracas par certains secteurs de l’opposition a finalement été annulée à cause de ce crime.
Des condoléances à peine acceptées par le président. Clairement à l’offensive, Nicolas Maduro a d’abord accusé ce vendredi « les paramilitaires de l'ex-président colombien Alvaro Uribe ». Mais il en a surtout profité pour condamner, selon lui, « l’hypocrisie de l’opposition vénézuélienne ».