Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
« La nouvelle Inquisition vient de surgir pour massacrer cette pauvre femme et l’accuser d’avoir presque commis un grave péché » : une déclaration ce jeudi soir de Nicolas Maduro, venu prêter main forte à une déléguée chaviste contre la colère de l’Eglise catholique. Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est une prière récitée par cette militante lors d’un rassemblement du parti socialiste en début de semaine. Un « Notre Père » complètement réécrit en hommage à Hugo Chavez.
« La tentation » à laquelle il ne faut pas se soumettre devient alors « le capitalisme », manière d’attaquer l’impérialisme américain. Et « le mal dont les Vénézuéliens doivent se libérer », c’est désormais « la méchanceté de l’oligarchie », visant ici clairement l’opposition vénézuélienne.
« Manipulation d'un symbole chrétien »
Certains évêques sont alors montés au créneau pour empêcher « la diffusion de cette version du Notre Père ». « Une manipulation d’un symbole chrétien » qu’ils ont qualifiée « d’illicite ». Motif, selon eux : on ne peut attribuer à un être humain des qualités divines.
La contre-attaque est donc venue du président en personne. Dans ce bras de fer avec l’Eglise, Nicolas Maduro a cité Le chant pour Bolivar de Pablo Neruda, poème calqué sur le Credo catholique. Une solidarité affichée envers la jeune femme contre « les seigneurs de l’inquisition » qui a surtout valeur d’avertissement à l’attention de l’Eglise dans le pays.