Tout commence au lendemain de la condamnation de Manning à trente-cinq ans de prison le 21 août 2013. L'ex-soldat avait déclaré se sentir femme. Les médecins avaient déjà diagnostiqué, il y a quatre ans, une dysphorie du genre, des troubles psychologiques dus au rejet de son sexe.
Lorsque Chelsea Manning est arrivée à la prison militaire il y a plus d'un an, elle avait demandé à suivre une thérapie pour traiter cette pathologie, y compris un traitement hormonal pour changer de sexe et la permission de se laisser pousser les cheveux, comme les femmes y ont droit en prison. Malgré ses réclamations, le traitement approuvé par le ministre de la Défense Chuck Hagel ne permettait pas l'introduction d'hormones, ni l'autorisation des cheveux longs.
Chase Strangio, l'avocat de l'ACLU, l'Union américaine de défense des libertés, qui défend Chelsea Manning, estime que les droits constitutionnels de sa cliente n'ont pas été respectés. En l'absence de traitement, la dysphorie du genre peut entraîner dépression, troubles de la personnalité, pouvant mener au suicide, à la mort, dit-il. L'avocat invoque le 8e amendement qui interdit les châtiments cruels et inhumains. Avec cette plainte, il enjoint le gouvernement de mettre en place d'urgence un traitement adéquat pour Chelsea Manning.