Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
C’est au garde à vous, avec sa tante derrière lui, que Bradley Manning a écouté la juge militaire Denise Lind annoncer la sentence. Il n’a manifesté aucune émotion particulière. Il a même réconforté son avocat, l’assurant qu’il serait OK et qu’il allait s’en sortir.
Mais David Coombs, l’avocat en question, a déclaré que la condamnation aurait un effet glaçant pour tous les lanceurs d’alerte. La semaine prochaine, il va déposer au nom de son client un recours en grâce auprès du président Obama
Il a également lu ce que Manning avait écrit dans sa demande : « Si vous refusez mon recours en grâce, je ferai mon temps, sachant que parfois il faut payer un prix élevé pour vivre dans une société libre. »
« Tu es notre héros »
Me Coombs n’est pas le seul à s‘insurger contre une peine qu’il juge trop lourde pour quelqu’un qui dit n’avoir agi que « par amour de son pays et par sens du devoir pour les autres ». Le soldat a ses partisans, qui ont manifesté bruyamment devant la base militaire de Fort Meade : « Nous sommes avec toi, a lancé la foule. Tu es notre héros. »
L’ACLU, la principale organisation américaine de défense des libertés civiles, a dénoncé de son côté un système judiciaire qui punit plus sévèrement un soldat qui veut informer le public que ceux qui torturent des prisonniers ou tuent des civils.