Mexique: face aux cartels de la drogue, partir ou mourir

À proximité de la fameuse station balnéaire d’Acapulco, au Mexique, soixante villages se sont vidés de leurs habitants. Craignant les cartels de la drogue, les villageois ont fui en abandonnant veaux, vaches, cochons, poulets et cultures de maïs.

Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy

Les paysans de l’État du Guerrero vivent entre la peur et la panique. Soixante villages des terres chaudes et de la côte Pacifique ont déjà tout abandonné pour fuir vers Acapulco et Mexico.

La raison de ces départs : les cartels de la drogue leur ont posé un ultimatum. Les criminels passent dans chaque maison. Ils proposent une somme de 10 000 pesos (environ 700 euros) pour que les hommes rejoignent le cartel. S’ils refusent, ils doivent quitter le village dans l’heure qui suit sous peine de mort.

Se faire assassiner ou finir en prison

Rester, dans ces conditions, revient donc soit à se faire assassiner dans les trois ou quatre ans, soit à terminer sa vie en prison. Pour se défendre des cartels, les villageois avaient organisé, il y a quelques mois, des patrouilles civiles d’autodéfense que le gouvernement a aussitôt fait interdire en mettant leurs dirigeants en prison (notamment le dirigeant des groupes d'autodéfense de l'Etat de Michoacán, au nord de l'Etat de Guerrero).

Le gouverneur de l’Etat du Guerrero est au fait de la situation, mais refuse d’intervenir. Au contraire, sa police, sous le prétexte d’enquêter, casse, vole et frappe les habitants. Indignés par tant d’injustice, ces derniers ont constitué une délégation qui s’est rendue à Mexico pour interpeler le gouvernement et mobiliser l’ensemble du monde rural.

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