L'objectif de Cristina Kirchner est de contourner la justice américaine. En situation de défaut de paiement technique, Buenos Aires ne peut pas honorer ses autres créanciers. Non pas faute de moyen, mais simplement parce que la justice américaine l'a condamné à rembourser en priorité des fonds spéculatifs américains qui contrairement aux autres créanciers ont refusé de restructurer la dette.
Le 26 juin, un juge américain a bloqué sur un compte de Bank of New York 539 millions de dollars, soit le montant du dernier remboursement de dette argentine aux créanciers privés, ceux qui ont accepté un rabais de 70 %. Avec ce jugement de juin, ces derniers pourraient exiger les mêmes conditions de remboursement que les fonds spéculatifs américains. Un effet domino qui entraînerait pour le coup la faillite du pays.
Avec ce projet de loi, Buenos Aires change la donne. Car, lors de la restructuration de sa dette, en gage de sérieux, le pays avait proposé à ses créanciers de verser les échéances sur des comptes bancaires américains. Pour effectuer ses remboursements, l'Argentine propose en remplacement de la Bank of New York, la Banco Nacion. Pour le moment, on y ignore comment vont réagir les détenteurs de créances, car selon Buenos Aires, cette mesure est basée sur le volontariat.