La bataille juridique entre le gouvernement argentin et deux fonds spéculatifs américains est à la Une ce jeudi 31 juillet 2014 des quotidiens argentins. Ces fonds vautours, qui réclament un remboursement intégral des créances contractées lors de la crise de 2001, et Buenos Aires n'ont pas trouvé d'accord ce mardi, la date limite fixée par un juge new-yorkais. La troisième économie latino-américaine est donc déclarée en défaut de paiement.
Axel Kicillof, un ministre inexpérimenté ?
Le gouvernement argentin a adopté une position « intransigeante », selon un chroniqueur du journal La Razon. Dans son analyse, il pointe du doigt le ministre de l'économie argentin, en première ligne sur ce dossier. Axel Kicillof, 42 ans, a « oublié que les fonds spéculatifs s'appuyaient sur la décision du juge (américain) Thomas Griesa, [...] soutenu indirectement par la Cour suprême des Etats-Unis ».
Il estime qu'avec « la récession, le déficit qui se creuse, la flambée des prix et le chômage qui augmente, la mauvaise santé économique du pays pourrait empirer ». Il prévient que « l'Argentine pourrait revivre [...] 2002 », l'année où le pays était plongé dans une grave crise économique et sociale. Au pouvoir depuis onze ans, la dynastie Kirchner pourrait « finir là où elle a commencé », conclut-il avec ironie.
De son côté, le quotidien le plus lu d'Argentine se montre moins pessimiste. Pour Clarin, les banques privées d'Argentine pourraient rembourser la dette et devenir les nouveaux créanciers du pays. Il s'agit de la solution la plus probable, selon son éditorialiste, qui résume la position inchangée de Buenos Aires :
1) L'Argentine a payé ce qu'elle devait à ses prêteurs,
2) On ne peut parler de défaut, car l'Argentine a déjà payé,
3) Le juge américain empêche que l'argent arrive dans les mains des créanciers.
Etats-Unis : les républicains poursuivent en justice Barack Obama
Les élus d'opposition reprochent au président américain de ne pas avoir appliqué fidèlement sa loi sur le système de santé. Le Washington Post rappelle que les républicains tentent depuis 2010 d'utiliser l' «impeachment », cette procédure qui permet aux élus du Congrès de destituer le président américain s'il viole la Constitution. Son éditorialiste se montre très critique à l'égard des républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, qui manquent « de sagesse et de compréhension ».
Plutôt que de « légiférer urgemment » sur l'immigration clandestine et « contenir la crise » humanitaire dans le sud des Etats-Unis, « nos élus se sont empressés, avant de partir en vacances pendant cinq semaines, de s'attaquer à un problème important », celui de Barack Obama. Le président américain est accusé d'abus de pouvoir et qualifié de « monarque » et de « traître », explique l'éditorialiste, les républicains lui reprochant d'avoir repoussé à deux reprises l'entrée en vigueur de l'Obamacare.
Or, il s'agit d'une réforme qu'ils ont âprement combattue, rappelle le New York Times. Sa chroniqueuse reprend l'argument d'une élue démocrate qui affirme que « les républicains ont dépensé 79 millions de dollars pour acheter des votes et tuer la réforme ». Selon la chroniqueuse du New York Times, « les républicains en ont assez que le président règle les problèmes par décret, quand le Congrès ne parvient pas à les résoudre ». Elle conclut que « le bilan d'Obama, en termes de décrets, est en fait assez dérisoire par rapport à certains de ses prédécesseurs républicains ».
Les Palestiniens abandonnés par les pays arabes ?
Le New York Times s'interroge sur l'absence de soutien aux Palestiniens dans leur conflit avec Israël. « Les leaders arabes restent silencieux », car ils considèrent que « le Hamas est pire qu'Israël », avance le quotidien. Selon son correspondant au Caire, « depuis que les islamistes ont été chassés du pouvoir par l'armée il y a un an, l'Egypte est à la tête d'une nouvelle coalition de pays arabes - avec la Jordanie, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis- qui soutient Israël dans sa lutte contre le Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza ». Dans ce contexte, « un cessez-le-feu négocié » est quasi impossible, « même après plus de trois semaines d'effusion de sang », conclut-il.