Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Réincorporé dans l'US Army, le sergent Bowe Bergdahl troque tout de même son fusil mitrailleur pour des trombones : l’ancien prisonnier des talibans est affecté à des tâches bureaucratiques sur une base militaire texane. Il reprend son service normal et sera essentiellement affecté à « du travail de bureau », selon le porte-parole de la Défense américaine.
Il sera logé au camp, aura une chambre privée, mais devra partager la salle de bain avec un autre soldat. Il peut désormais sortir en ville, mais il est encore accompagné par un des psychologues qui l’ont aidé à se réadapter après cinq ans de captivité.
Mais alors que sa vie retourne à une sorte de normalité, le sergent Bergdahl n’est pas encore un homme libre. Maintenant qu’il a quitté le centre médical militaire, il va devoir répondre aux questions des enquêteurs de l’armée qui veulent savoir pourquoi il a abandonné son poste en Afghanistan en 2009.
Certains de ses compagnons d’armes l’accusent de désertion, ce qui peut le conduire devant une cour martiale. Il semble aussi qu’il soit en rupture avec sa famille, qu’il n’a toujours pas vu depuis sa libération. Une libération qui avait soulevé une polémique à Washington car il avait été échangé contre cinq dangereux terroristes détenus à Guantanamo.
Si Bergdahl échappe à la cour martiale, il pourrait recevoir 350 000 dollars : 200 000 en arriérés de solde et 150 000 en tant que prisonnier de guerre, le total exempt d’impôts.