Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Les deux sujets au cœur de ce très long débat ont été la sécurité des Etats-Unis, peut-être menacée par les responsables talibans désormais au Qatar, et surtout l’offense faite au Congrès. La Maison Blanche n’a pas informé les élus avant l’échange du soldat Bergdahl, comme le prévoit la loi.
Le président de la commission de la défense, le républicain Mc Keon, a accusé Barack Obama de vouloir fermer Guantanamo en catimini, pour des raisons politiques, et au mépris de la sécurité nationale :
« Le président a violé une loi votée par les deux partis, et mis nos troupes dans un danger plus grand. Je veux vraiment savoir pourquoi. »
Sur le grill pendant près de trois heures, le ministre de la Défense ne s’est pas départi de son calme. Chuck Hagel a maintes fois justifié la décision prise par la Maison Blanche invoquant l’urgence de la situation, la vie du prisonnier, et la crainte de fuites qui auraient compromis l’échange :
« Je vous assure que cet échange a été fait dans le respect de la loi, en limitant les risques pour notre pays, et dans l’intérêt de la nation. »
Les positions partisanes immuables ne semblent pas avoir évolué. Le seul point sur lequel les élus, de tous bords, ont montré de la retenue est la situation personnelle du soldat Bergdahl, qui n’a toujours pas eu l’occasion de s’expliquer.