L'immigration de mineurs clandestins, le casse-tête d'Obama

Les militants pour la régularisation des 11 millions de sans-papiers ont manifesté vendredi au Congrès pour exprimer leur colère devant l’absence de progrès un an après l’adoption au Sénat, en juin 2013, d’une réforme des lois sur l’immigration qui avait fait naître beaucoup d’espoir. Mais la Chambre, contrôlée par les républicains ne l’a jamais approuvée, et le récent afflux de mineurs venus illégalement d’Amérique centrale a donné de nouveaux arguments à ceux qui s’opposent à une régularisation des clandestins.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Plus de 52 000 enfants, venus seuls, sans parents, du Honduras, du Guatemala et du Salvador pour échapper à la violence, ont depuis octobre dernier franchi la frontière entre le Mexique et le Texas. C’est deux fois plus qu’en 2012, et leur nombre pourrait atteindre 90 000 d’ici fin décembre.

A leur arrivée, ils sont interpellés par les autorités américaines et placés dans des centres de détention en attendant qu’un juge décide de leur sort, la loi américaine interdisant l’expulsion immédiate d’un mineur. Les agents des douanes se plaignent qu’au lieu de surveiller la frontière, ils doivent changer les langes car certains des nouveaux arrivants sont en bas âge. Les républicains eux voient dans cette invasion une preuve supplémentaire de l’incapacité de l’administration Obama à protéger les frontières et une bonne raison pour s’opposer à une réforme de l’immigration. Dans une interview sur ABC, Barack Obama a voulu faire preuve de fermeté en s’adressant aux parents d’Amérique centrale :

« Notre message est sans équivoque : n’envoyez pas vos enfants seuls, dans des trains ou par des passeurs. N’envoyez pas vos enfants à la frontière : s’ils réussissent à arriver ici, ils seront renvoyés. Mais surtout, ils risquent de ne pas arriver. »

Faute d’une réforme de l’immigration, très improbable avant les élections, Obama pourrait agir par décret présidentiel pour au moins suspendre les expulsions de sans-papiers répondant à certains critères.

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