Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Cappomaccio
Ils sont 1 300 dans la prison de Tacoma, des clandestins en attente de l’examen de leur situation, qui sera suivie, pour la plupart d'entre eux par une reconduite à la frontière. Ces sans-papiers, en grève de la faim, demandent au président Obama un moratoire sur les expulsions, en attendant le vote de la réforme sur l’immigration.
Le président des Etats-Unis est le premier défenseur de ce projet de loi, rejeté par les républicains. Selon l’administration, les expulsions ont justement pour but de montrer à l’opposition que les frontières ne sont pas des passoires, et que la loi sur la régularisation des clandestins s’accompagne de fermeté à l’égard des nouveaux arrivants.
Mais le message passe mal et le nouveau surnom de Barack Obama dans les groupes de pression latino-américains est « l’expulseur en chef ». Ce dossier est crucial pour la prochaine présidentielle. Plus de 70% des Latinos-Américains ont voté démocrate en 2008 et de nombreux élus républicains sont d’ailleurs persuadés qu’il leur est impossible de reconquérir la Maison Blanche sans politique de régularisation.
Mais le record d’expulsions est désormais un problème pour Barack Obama, car les groupes de pression menacent tout simplement de boycotter les élections, estimant que le président est responsable de cette politique répressive.