Avec notre correspondant à Rio, François Cardona
Réunis en assemblée générale, les grévistes sont restés fermes, leur position inchangée, même menacés par la justice. Quelques heures auparavant, le Tribunal du travail régional de Sao Paulo avait jugé cette grève illégale, exigeant que les employés reprennent le travail immédiatement, sous peine d’une amende d’environ 30 000 euros par jour d'infraction imposée à leur syndicat.
→ A (RE)LIRE : Grèves, manifestations, le Brésil en ébullition à J-5 du Mondial
Les grévistes réclament toujours une augmentation de salaire de plus de 12%. Samedi, ils ont même menacé de poursuivre leur mouvement pendant le Mondial de football s'ils n'obtenaient pas gain de cause. Quitte à gravement perturber l'accès des quelque 60 000 supporters attendus au stade Arena Corinthians pour le match d'ouverture auquel assisteront la présidente brésilienne Dilma Rousseff et onze chefs d'Etat et de gouvernement.
Mais au-delà de la Coupe du monde, depuis quatre jours maintenant, le métro de Sao Paulo, emprunté tous les jours par plus de 4,5 millions de personnes, est quasiment à l’arrêt. Des embouteillages monstres paralysent la capitale économique brésilienne. Ce début de semaine s’annonce donc difficile pour les usagers du métro et pourrait aussi se transformer en un véritable casse-tête pour les autorités brésiliennes.
Trois lignes de métro sur cinq fermées
Ce lundi 9 juin au matin, seules deux lignes sur cinq du métro de Sao Paulo étaient en service. Les autres sont restées fermées malgré l'interdiction de la grève. Parmi les lignes bloquées, il y a celle qui relie le centre de la mégapole au stade à peine achevé Arena Corinthians ; c'est précisément là que doit se tenir, jeudi 12 juin, la cérémonie et le match d'ouverture de la Coupe du Monde de football.
Geraldo Alckmin, le gouverneur de l'Etat de Sao Paulo adopte une politique de fermeté : « Celui qui ne retourne pas au travail, risque d’être licencié à juste titre. Parce que la grève est abusive et disproportionnée. » Face à la détermination des autorités de Sao Paulo, le syndicat des employés du métro se radicalise. Son président, Altino Melo dos Prazeres, s'insurge : « La réponse du gouvernement est insuffisante. S’il va y avoir des licenciements, la situation va être encore pire parce que nous allons renforcer la grève ! »
Une nouvelle assemblée générale est convoquée à 13 h (heure locale) et le syndicat des travailleurs du métro vont désormais envoyer une lettre à la présidente Dilma Roussef pour lui demander de trancher en leur faveur.