Brésil: nouvelles manifestations à seize jours du Mondial de football

A 16 jours de la Coupe du monde de football, plus d'un millier de personnes, des Indiens, et des travailleurs sans toit, ont manifesté le 27 mai à Brasilia aux abords du stade Mané Garrincha, qui va accueillir plusieurs matchs de la compétition. Les policiers les ont dispersés à coups de grenades lacrymogènes pour les empêcher d'approcher du stade où se trouve le trophée du Mondial, actuellement exposé au public.

« La Coupe, je n’en veux pas, je veux de l’argent pour l’éducation », criait un des protestataires. De fait, ce sont des membres de mouvements sociaux qui étaient dans la rue. Ils reprennent à leur compte les manifestations spontanées de l’an dernier en pleine Coupe des confédérations de football. A cette époque, les manifestants critiquaient les sommes colossales investies dans la construction des stades, et demandaient une amélioration des services publics.

Aujourd'hui, ce sont les syndicats et les partis d’extrême gauche qui utilisent ce rendez-vous sportif pour tenter de faire avancer leurs revendications. D’ailleurs, parallèlement il y a des grèves dans plusieurs secteurs : les chauffeurs de bus, les professeurs, les policiers.

Et hier, le mouvement a recueilli un support inattendu : celui de 500 chefs indiens, dont le fameux chef Rahoni, qui ont rejoint les manifestants devant le stade, couverts de peintures de guerre et armés d’arcs et de flèches. Un policier aurait d'ailleurs été blessé à la jambe par une flèche. Ils venaient de monter sur le toit du Parlement pour demander que leurs droits sur leurs terres soient reconnus.

Depuis des années, les indigènes du Brésil multiplient les manifestations dans la capitale fédérale, ils accusent la présidente Dilma Roussef de freiner la délimitation de leurs terres pour que les grands agriculteurs continuent d'en bénéficier.

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