Voilà qui ressemble à une bavure policière. Un corps sans vie est retrouvé dans une crèche de la favela. La victime, Douglas Rafael Perreira est un danseur professionnel, un DJ de 25 ans. Une célébrité locale. Très vite ses amis pointent du doigt la responsabilité de la police. La veille, lundi soir, Douglas se serait retrouvé au cœur d’une fusillade entre policiers et trafiquants de drogue. Il se serait alors réfugié dans la crèche toute proche. La police l’aurait alors pris pour un trafiquant avant de le battre à mort.
Ensuite, la nouvelle se propage, la colère monte. Puis c’est le déferlement de violence. Pneus brûlés, bouteilles en verre jetées au hasard, boutiques pillées. Impossible de savoir qui des policiers ou des manifestants a tiré en premier, mais des coups de feu auraient été entendus des deux côtés des barricades.
Ce genre de violences n'a rien d'inédit au Brésil. A Rio, une précédente émeute a eu lieu samedi. Là encore, les manifestants protestaient contre une intervention policière qui avait fait deux morts.
Cela fait six ans que le gouvernement de Rio prépare la Coupe du monde. Il a créé 39 Unités de police pacificatrice (UPP) pour démanteler les réseaux qui contrôlent les favelas. Mais cette nouvelle flambée de violences montre que cette stratégie de pacification reste très fragile.