Présidentielle en Colombie: dernière ligne droite avant vote

C’était dimanche le dernier jour de campagne pour les deux candidats à l’élection présidentielle en Colombie, une dernière journée de campagne en dehors de Bogota. En lice : le président sortant Juan Manuel Santos, qui place dans la balance le processus de paix en cours avec la guérilla des FARC à La Havane, et Oscar Ivan Zuluaga, le poulain de l’ex-président Alvaro Uribe, partisan de la manière forte avec les FARC. Deux candidats au coude-à-coude dans les sondages.

Avec notre envoyée spéciale, Véronique Gaymard.

Les deux candidats ont choisi de terminer leur campagne ailleurs que dans la capitale, en misant sur les communautés rurales. Le processus de paix a été au cœur de la campagne, Juan Manuel Santos en a fait son cheval de bataille en disant à ses électeurs « vous allez choisir entre la paix et la guerre ». Il a reçu le soutien de Clara Lopez du Pôle démocratique, le parti de gauche, et de l’Alliance verte.

Ivan Cepeda, sénateur du Pôle démocratique, lui aussi soutien à Santos, explique le choix de son parti : « En Colombie, la gauche a mûri et a compris qu’à certains moments historiques, il faut soutenir même les candidatures de personnalités du régime pour avoir la garantie de réaliser des objectifs démocratiques desquels le futur de la nation dépend. Dans ce cas précis, il s’agit de la paix. Le candidat Santos a dirigé ce processus de paix, et pas seulement de façon rhétorique : il y a déjà des discussions avec trois accords, ce qui constitue une avancée jamais vue en cinquante ans de conflit avec les FARC ».

En effet, les discussions à La Havane ont fait un pas de géant, ce samedi 7 juin 2014, avec l’annonce d’un accord préliminaire sur la question des victimes et leur participation aux négociations. Pour Santos, pas question de revenir en arrière, au contraire : « Il a aussi été décidé d’accélérer le processus [samedi, NDLR]. Et c’est un pas très important, en discutant simultanément la question des victimes, la justice transitionnelle et le désarmement, la démobilisation, et arriver à un accord au plus vite », a-t-il déclaré, s’exprimant sur ce qui l’unit à Clara Lopez et au Pôle démocratique.
Luis Carlos Morales, président d’une association de déplacés, victimes de la guerre, n'est pas enthousiaste pour autant. Il n'écoute pas les promesses et s'en tiendra aux faits :

Oscar Ivan Zuluaga, le rival du président sortant, soutenu par Marta Lucia Ramirez, a réitéré que s’il était élu, il réviserait point par point les accords déjà signés, et qu’aucune discussion ne pourrait reprendre sans un cessez-le-feu définitif des FARC. S’il gagne le soutien de beaucoup de fans de l’ancien président Uribe et de sa politique tranchée face aux FARC, il en plonge d’autres dans le doute, notamment au sujet de l’emploi :

Les FARC, elles, ont décrété justement un cessez-le-feu du 9 au 30 juin, cette fois sans l’ELN, l’autre mouvement de guérilla. Les électeurs ont encore jusqu'au 15 juin pour se décider. Beaucoup avouent ne pas savoir pour qui voter ou annoncent déjà un vote blanc.
 

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