« Le chavisme recommence à agiter le drapeau de la conspiration », titre El Tiempo de Colombie. Sur la télévision vénézuélienne, le gouvernement a accusé l’ex-députée destituée de l’opposition Maria Corina Machado de comploter pour déstabiliser le pays et fomenter un coup d’État, avec le soutien d’autres politiques et de l’ambassadeur américain en Colombie Kevin Whitaker. Des accusations sans fondement a rétorqué la porte-parole du département d’État américain Jennifer Psaki, écrit El Universal. Des courriers électroniques interceptés ont été lus en public, sans pour autant dévoiler leur provenance, ni prouver leur authenticité rapporte le Washington Post.
Des accusations alors que des sanctions ont été votées par la Chambre des représentants aux États-Unis contre des personnalités vénézuéliennes
Il s’agit d’un projet de loi américain qui prévoit des sanctions contre des personnalités vénézuéliennes impliquées dans les violations des droits de l’homme, précise El Universal, et ceci pour afficher la désapprobation face à la répression menée depuis trois mois contre les manifestants. Ces sanctions prévoiraient le gel de leurs avoirs et l’interdiction de séjour aux États-Unis, précise El Nuevo Herald. Le Sénat avait déjà approuvé une résolution dans le même sens. Mais ce projet de loi devra être avalisé par le Président Barack Obama ce qui est peu probable. De son côté le ministre vénézuélien des Affaires étrangères a dénoncé l’ingérence des États-Unis au sommet des non alignés et a assuré que 120 pays étaient aux côtés du Venezuela, rapporte Ultimas Noticias. Elias Jaua était reçu ce jeudi par son homologue russe à Moscou Serguei Lavrov et a de nouveau fustigé les sanctions votées par les députés américains, dénonçant une ingérence dans les affaires intérieures.
En Colombie, les conservateurs sont divisés face au second tour, mais ils vont peser sur le scrutin
Le Parti conservateur de Marta Lucía Ramirez arrivé en troisième position lors du premier tour de l’élection présidentielle le 25 mai est irrémédiablement divisé, rapporte El Tiempo. L’ex-candidate Ramirez et un groupe de députés s’affichent en faveur d’Oscar Iván Zuluaga, alors que la majorité soutient Juan Manuel Santos, explique El Espectador. Mais selon El Tiempo, difficile de dire combien de voix du Parti conservateur iront à chacun des candidats.
En revanche, la nouveauté, c’est l’affichage de Zuluaga, fervent opposant aux négociations avec les Farc : il a opéré un virage à 180 degrés, en déclarant hier soir qu’il poursuivrait finalement le processus de paix, relève Semana. « En moins de 48 heures, le candidat a oublié l’ultimatum qu’il avait lancé à la guérilla », écrit le journal en ligne. Un ultimatum qui, s’il était élu, consisterait à suspendre les négociations si la guérilla ne se pliait pas à ses conditions.
En fait, c’est Marta Lucía Ramirez du Parti conservateur qui lui a imposé ses conditions, lorsqu’ils ont signé une alliance hier soir. Zuluaga a besoin de ses voix pour le second tour. Il s’est donc engagé à poursuivre les discussions avec les Farc à La Havane. Semana se demande si ce virage à 180 degrés lui sera favorable ou lui fera perdre des voix.
La Colombie où de son côté le président Juan Manuel Santos a installé le Conseil national de paix
« C’est une nouvelle étape dans le processus de paix » : Juan Manuel Santos a relancé le Conseil national de paix, une entité destinée permettre la participation active de la société civile dans le processus de paix. Ce conseil avait été créé en février 1998 par l’ex-président Ernesto Samper, mais n’avait fonctionné que pendant les négociations d’El Caguán, explique El Espectador. Cette fois, l’idée est d’inclure la société civile encore incrédule au dialogue de paix. « Nous voulons que tous les secteurs de la société et toutes les régions prennent leur part », a insisté le président colombien, lors de cette présentation au Centre de mémoire, paix et réconciliation à Bogotá, devant des représentants d’organisations de victimes, défenseurs des droits de l’homme, organisations syndicales, paysannes, autochtones, religieuses, sénateurs et députés.
Aux États-Unis, le discours de politique étrangère prononcé hier à West Point par le président Barack Obama n'a pas séduit tout le monde
« Un discours médiocre, sans portée stratégique et qui ne devrait pas faire taire les détracteurs d'Obama », selon l'éditorialiste du New York Times. Barack Obama a fait un constat intéressant sur l'utilisation de la force, en insistant sur le fait que tout problème ne pouvait pas être résolu par des moyens militaires. Mais, relève l'éditorialiste, il est resté très flou sur la façon dont il va diriger le pays au cours des deux prochaines années, utilisant des phrases clichés comme « les États-Unis sont une nation indispensable ». Mais comme Obama ne brigue pas de nouveau mandat, ce qui compte, c’est finalement ce qu’il fera concrètement au cours des deux années et demie qui lui restent, conclut l’éditorialiste.