Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Pour la Maison Blanche, le problème de Guantanamo est un casse-tête. Barack Obama a promis de fermer la centrale, mais ses adversaires républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, feront tout ce qui est en leur pouvoir pour que cet engagement du président ne soit pas tenu. Comme en témoigne l’amendement à la loi de programmation militaire qu'ils ont rejeté ce jeudi 22 mai.
La plupart des 154 prisonniers de Guantanamo n’ont jamais été jugés. Aucune charge ne pèse contre 76 d’entre eux, qui sont donc libérables, et les Etats-Unis s’appliquent à leur trouver des pays d’accueil.
Transfert des prisonniers les plus dangereux
Mais pour fermer définitivement cette prison, dont l’existence même est dénoncée par les organisations de droit de l’homme, il faudrait transférer sur le sol américain les prisonniers les plus dangereux. Et c’est ce que refusent les républicains, même lorsque la Maison Blanche explique que ces détenus seront jugés avec la sécurité adéquate, et emprisonnés dans des centrales de haute sécurité.
Les conservateurs estiment que le risque d’une libération, même à long terme, existe. C’est selon eux, la sécurité nationale qui est en jeu, un argument qui porte, à la veille des élections de mi-mandat. Le blocage est donc total sur ce dossier, qui risque d’empoisonner la fin du dernier mandat de Barack Obama.
→ A (RE)LIRE : Guantanamo, « un crime international » qui dure depuis douze ans