Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Hier alliés, Santos et Uribe sont depuis longtemps devenus des ennemis politiques. Le sujet qui les fâche ? Les négociations de paix engagées avec la guérilla des FARC. La campagne électorale a viré aux règlements de compte. Le premier round a eu lieu début mai : le principal conseiller électoral de Juan Manuel Santos, Juan José Rendon, est accusé d’avoir reçu 12 millions de dollars de la mafia. Une affaire qui a abouti à l’éviction du conseiller, et jeté l’opprobre sur la campagne du président.
Le deuxième round s’est déroulé deux jours plus tard. La police a mis la main sur un jeune hacker qui espionne tout le monde, y compris le président Santos, et qui avoue travailler pour Oscar Ivan Zuluaga. L’opprobre est cette fois-ci jeté sur la campagne des uribistes, dont le directeur spirituel (son titre officiel) Luis Hoyos, est à son tour contraint de démissionner.
Alvaro Uribe contre-attaque alors, et accuse Santos d’avoir personnellement reçu 2 millions de dollars des narcos. Sans la moindre preuve. Le pugilat s’enrichit d’injures. « Traître, truand, menteur ». Difficile d’évaluer l’impact de cette « sale campagne » comme disent les médias. À en croire les sondages, les électeurs sont dégoûtés. Ni Santos, ni Zuluaga n’obtiennent plus de 30% des voix au premier tour. Mais les trois petits candidats, ceux de la gauche, des verts et du parti conservateur, peinent à percer dans les sondages.
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