Avec notre correspondante à Bogota, Zoé Beri
S’il faut retenir deux choses de ces élections colombiennes, c’est d’abord qu’il s’agit du scrutin le plus calme depuis de très nombreuses années. Jamais la guérilla des FARC n’avait été aussi discrète pour des élections. C’est ensuite un scrutin marqué par l’arrivée au Sénat de l’ancien président de droite Alvaro Uribe Velez. Il a dirigé la Colombie de 2002 à 2010. Sa liste est l’une de celles qui ont obtenu ce dimanche le plus de voix, fragilisant la majorité absolue de la coalition appuyant l’actuel chef de l’État Juan Manuel Santos. Celle-ci a obtenu 45 sièges sur 102 au Sénat, après le dépouillement de 77 % des bulletins.
Alvaro Uribe Velez est pour ses sympathisants l’homme qui a rétabli la sécurité en Colombie. Au Sénat, il représentera ceux qui accusent le pouvoir de laxisme envers la guérilla et jugent inconcevable de négocier avec celle qui fut durant 50 ans considérée comme l’ennemi numéro un. La présence relativement importante de son camp dans le nouveau Sénat colombien pourrait ralentir l’adoption de réformes nécessaires pour la paix en Colombie.
Les Colombiens éliront en mai leur président. Le centre-droit Juan Manuel Santos devrait assurer sa propre succession. Il poursuivra les négociations de paix, mais dans une situation sans doute un peu plus tendue politiquement.