Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzales
Quelques centaines d'étudiants avaient investi quatre places de la ville après les manifestations qui ont débuté le 12 février dernier. Plusieurs étudiants arrêtés, lors de l'opération policière, devraient comparaître devant un tribunal. Ce jeudi, certains de leurs camarades étaient sur les lieux pour marquer leur soutien face à leur détention.
Mais sur cette place, il ne reste plus qu'une tente, seule au milieu des immondices. Plusieurs étudiants ramassent des vêtements abandonnés pendant l'intervention. En master de biologie médicale, José Morillo a vécu dans ce campement pendant près de quarante jours.
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Après s'être entretenu par téléphone avec un de ses camarades détenus, José raconte la scène « A 3 h 30 du matin, les forces de l'ordre sont arrivées de tous les côtés de cette place. Personne n'a pu s'échapper. Beaucoup d'étudiants avaient peur de donner leur identité, de peur d'être fichés par le gouvernement. Pour tous ceux-là, nous n'avons aucune information. Nous sommes en train de remonter le camp et nous n'allons pas nous arrêter. »
Cette intervention est justifiée par les autorités en raison de « la violence » de ces groupes d'étudiants : des explosifs auraient été découverts dans ces campements. Cette accusation est balayée par Lyere Bautista, une étudiante en sciences politiques : « On nous accuse d'avoir de la drogue mais aussi des explosifs. Mais c'est faux : à part les forces de l'ordre, personne ne possède de telles armes ici. Tant qu'à faire, le ministre de l'Intérieur n'a qu'à dire que nous avons aussi des armes de destruction massive ou même un bazooka. Tout ça est absolument ridicule. »
Une manifestation de soutien aux personnes interpellées lors de cette intervention devrait avoir lieu ce samedi.