Avec notre correspondant régional, Patrice Gouy
Bien que la corruption soit un sport national au Salvador, c’est la première fois qu’un ancien président de la République est mis en examen. Francisco Flores, de l’Alliance républicaine nationaliste, fervent défenseur du néolibéralisme, avait substitué le Colon, la monnaie nationale, pour le dollar américain. Sans doute pour mieux gérer ses propres affaires : il est accusé d’avoir détourné une partie du chèque de 75 millions de dollars que Taïwan avait donné au titre de l’aide humanitaire pour les victimes du tremblement de terre de janvier 2001. Une somme considérable pour les finances de ce pays pauvre qui compte 6 millions d’habitants.
Mandat d'arrêt international
C’est le département du Trésor américain qui avait signalé, en septembre 2013, des opérations suspectes sur les comptes de Francisco Flores. Des chèques à son nom auraient transité dans plusieurs banques au Costa Rica et à Miami avant de se perdre aux Bahamas. Un juge d’instruction a lancé contre lui un mandat d’arrêt international pour enrichissement illégal et corruption. Une fiche rouge a été émise par l’Interpol pour retrouver le président peu scrupuleux.