Salvador Sanchez Cerén est un ancien commandant guérillero, surnommé à l’époque «Leonel Gonzales», qui a rendu armes et uniforme en 1992 pour se lancer en politique. Neuvième de douze enfants d'un couple modeste, il devient instituteur à l'âge de 19 ans, et s'implique dans la défense des plus pauvres, comme militant syndical. Entré en clandestinité, il participe en 1980 à la fondation du Front Farabundo Martí pour la Libération Nationale (FMLN), et s'engage pendant douze ans dans la lutte armée contre le gouvernement dirigé par le parti de droite ARENA, qui était lui, soutenu par les Américains. Depuis les accords de paix de 1992, il ne s'était jamais présenté à l'élection présidentielle et avait délégué la fonction à d'autres, l'ex-journaliste Mauricio Funes, élu en 2009, dont il était le vice-président. Son élection avait d'ailleurs mis fin à plus de 20 ans d'hégémonie du parti ARENA.
Les Maras félicitent le nouveau président
Cette fois, à l’âge de 69 ans, il s'est lancé dans la course. Mais avec un avantage de seulement 6 300 voix sur son rival de droite Norman Quijano, Salvador Sanchez Cerén sait que son mandat sera difficile dans un pays divisé et miné par la violence des Maras, les bandes criminelles. Les Maras, qui avaient signé une trêve depuis deux ans et se seraient engagées à la poursuivre, ont félicité Sanchez Cerén pour son élection. Le parti ARENA utilise son passé de guérillero pour le discréditer et l'accuse de vouloir instaurer un modèle socialiste à la vénézuélienne. De son côté, Salvador Sanchez Cerén dit prôner un système plus inclusif et s'inspirer de l'ex-guérillero devenu président d'Uruguay, José Mujica. Dès jeudi, il a appelé au dialogue et à l'unité nationale pour y parvenir.