Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Lorsqu’Hamid Aboutalebi a été choisi pour représenter l’Iran aux Nations unies, Washington a tenté de gérer le dossier dans la discrétion. Le plus simple aurait été que Téhéran change de candidat avant que l’affaire ne soit sur la place publique. Mais le Congrès s’est mobilisé, et c’est assez rare pour être remarqué.
A l’unanimité, représentants et sénateurs ont voté un texte pour restreindre l’entrée aux Etats-Unis de toute personne ayant participé à un acte d’agression envers le pays. Or c’est bien le cas du diplomate iranien, d’après Jen Psaki, porte-parole du département d’Etat. « Il a dit lui-même qu’il était impliqué, a-t-elle expliqué. Et étant donné son rôle dans ces événements de 1979, qui très clairement ont une extrême importance dans l’esprit du peuple américain, il serait totalement inacceptable pour les Etats-Unis de délivrer ce visa ».
Le curriculum vitae d’Hamid Aboutalebi ne pouvait résister à l’examen des élus américains, même si le diplomate iranien affirme n’avoir rempli qu’un rôle de traducteur lors de la prise d’otage des Américains en 1979.
Mais aux Etats-Unis, 35 ans après, la plaie n’est pas refermée, et Barack Obama pouvait difficilement ignorer une demande unanime du Congrès. Le département d’Etat tente à présent de minimiser les répercussions de ce dossier empoisonné sur les négociations concernant le nucléaire iranien.