Avec notre correspondant à Caracas, Simon Pellet Recht
A son retour à Caracas, un petit comité est venu l’accueillir.« Valiente, valiente ! ». « Courageuse ! », c’est le message qu’ont voulu donner les partisans de Maria Corina Machado à leur élue. Quelque 300 personnes, majoritairement des militants, sont venues soutenir la député déchue de son poste par l’Assemblée nationale. « C’est totalement inconstitutionnel. Le Parlement ne peut pas retirer son poste à Maria Corina Machado car c’est nous qui l’avons élue », explique exaspérée une comptable venue soutenir la députée.
Crainte d'une arrestation imminente
Après quelques mots, l’ex-députée est vite repartie pour préparer sa défense. Sans son immunité parlementaire, Maria Corina Machado pourrait dorénavant être poursuivie en justice pour « trahison à la patrie ». L’opposition dénonce une « campagne de répression politique ». Depuis le début des manifestations il y a un mois et demi plusieurs dirigeants d’opposition ont été arrêtés pour « incitation à la violence ».
Offensive contre l'opposition
Dernière arrestation en date, celle du maire de San Cristobal, une ville du sud-ouest du Venezuela où a commencé la contestation. Il vient d’être condamné mardi à un an de prison par le Tribunal Suprême de Justice, l’autorité maximale au Venezuela. Andrea Acosta, étudiante en droit, dénonce le manque de séparation des pouvoirs : « Nous vivons sous une dictature déguisée en démocratie. ll n’y a pas de lois maintenant, on menace les opposants mais les délinquants ne vont pas en prison ». L’opposition a prévu une nouvelle manifestation dans les jours à venir.