Maria Corina Machado, une députée devenue gênante

La chef de file du mouvement de contestation actuel au Venezuela est revenue mercredi d’un voyage au Pérou. Selon l’Assemblée nationale acquise au président Maduro, l’opposante Maria Corina Machado a perdu « automatiquement » ses fonctions en acceptant l'invitation du Panama, pays jugé « hostile » par le gouvernement vénézuélien, de se rendre ce week-end à une assemblée générale de l’Organisation des Etats d’Amérique en tant que « représentante déléguée ».

Avec notre correspondant à Caracas, Simon Pellet Recht

A son retour à Caracas, un petit comité est venu l’accueillir.« Valiente, valiente ! ». « Courageuse ! », c’est le message qu’ont voulu donner les partisans de Maria Corina Machado à leur élue. Quelque 300 personnes, majoritairement des militants, sont venues soutenir la député déchue de son poste par l’Assemblée nationale. « C’est totalement inconstitutionnel. Le Parlement ne peut pas retirer son poste à Maria Corina Machado car c’est nous qui l’avons élue », explique exaspérée une comptable venue soutenir la députée. 

Crainte d'une arrestation imminente

Après quelques mots, l’ex-députée est vite repartie pour préparer sa défense. Sans son immunité parlementaire, Maria Corina Machado pourrait dorénavant être poursuivie en justice pour « trahison à la patrie ». L’opposition dénonce une « campagne de répression politique ». Depuis le début des manifestations il y a un mois et demi plusieurs dirigeants d’opposition ont été arrêtés pour « incitation à la violence ». 

Offensive contre l'opposition

Dernière arrestation en date, celle du maire de San Cristobal, une ville du sud-ouest du Venezuela où a commencé la contestation. Il vient d’être condamné mardi à un an de prison par le Tribunal Suprême de Justice, l’autorité maximale au Venezuela. Andrea Acosta, étudiante en droit, dénonce le manque de séparation des pouvoirs : « Nous vivons sous une dictature déguisée en démocratie. ll n’y a pas de lois maintenant, on menace les opposants mais les délinquants ne vont pas en prison ». L’opposition a prévu une nouvelle manifestation dans les jours à venir.

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