Avec notre correspondant à Caracas, Simon Pellet-Recht
Nicolas Maduro contre-attaque. Le président vénézuélien a annoncé mardi l’arrestation de trois généraux de l’armée de l’air accusés d’avoir fomenté un coup d’Etat. « Ils disaient que c’étaient la semaine idéale » a dénoncé Nicolas Maduro à l’occasion d’une réunion avec les ambassadeurs de l'Union des nations sud-américaine (Unasur), à Caracas.
Les rumeurs de coup d’Etat allaient bon train depuis quelques jours. Au Venezuela, les crises politiques sont régulièrement réglées par l’armée. L’ancien leader Hugo Chavez avait lui-aussi tenté un coup d’Etat en 1992, avant d’en être lui-même victime en 2002. Le gouvernement socialiste est donc conscient des risques qu’il court en cette période de crise. On compte officiellement 36 morts depuis le début des manifestations il y a un mois et demi.
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Après Leopoldo Lopez et deux maires de province, Nicolas Maduro s’attaque à la députée Maria Corina Machado. La chef de file du mouvement actuel a perdu mardi son immunité parlementaire. Maria Corina Machado est accusée de « trahison à la patrie » pour avoir été invité ce week-end à une assemblée de l’Organisation des Etats d’Amérique en tant que « responsable déléguée » du Panama. Mais au final, la députée n'a pas pu s'exprimer devant le Conseil permanent de l'organisation, une majorité des membres s'y étant opposés. Pour le gouvernement à Caracas, c'est l'occasion rêvée de se débarrasser de l'une de ses plus virulentes détractrices. L’opposition a immédiatement dénoncé une « campagne de répression politique » au Venezuela.