Françaises tuées en Argentine: les familles appelées à la barre

C’est un procès qui secoue l’Argentine et émeut la France. Depuis ce mardi 25 mars, les assassins présumés de Cassandre Bouvier et d’Houria Moumni sont jugés à Salta. C’est dans un sentier de randonnée proche de cette ville du nord de l’Argentine que ces deux jeunes universitaires françaises ont été tuées par balles après avoir été violées en juillet 2011. Sur le banc des accusés, trois hommes du coin, jugés pour viols et homicides aggravés. Au premier jour de l’audience, après la lecture de l’acte d’accusation, la parole a été donnée aux familles des victimes.

Avec notre envoyé spécial à Salta, Jean-Louis Buchet

Dans la salle d’audience, tous ont la gorge nouée. Certains ont du mal à contenir leurs larmes en écoutant Aliénor Bouvier rendre hommage à Cassandre, sa sœur aînée, avec un poème  : « Les derniers mots que tu as écrits… "sentier, montagne, nature, liberté…" »

Aliénor a choisi de témoigner en espagnol. Les autres membres des familles le feront en français, assistés par une interprète. Lahoucine Moumni, rappellera Houria comme une petite fille modèle, avant de faire lire, en espagnol, les diplômes et lettres de recommandation de cette universitaire, fierté de sa famille d’origine marocaine, qui était en Argentine pour un mémoire sur l’immigration arabe en Amérique latine.

Faiblesses du dossier

Après avoir rappelé le souvenir de sa fille avec émotion, Jean-Pierre Bouvier, le père de Cassandre, met l’accent sur les faiblesses du dossier d’instruction : « Je suis certain, messieurs les juges, que les éléments troublants, incohérents, et parfois surréalistes, vous les examinerez avec lucidité. J’ai confiance en la justice de la province de Salta. »

Eléments accablants pour l’un des prévenus, Gustavo Lasi, qui reconnaît le viol mais accuse les deux autres pour l’assassinat des jeunes Françaises. Les preuves sont moins solides en ce qui concerne Santos Vera et, surtout, Daniel Vilte.

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