A la Une: une députée de l’opposition destituée au Venezuela

C’est le président de l’Assemblée nationale, Diosdado Cabello, l’homme fort du pouvoir, qui l’a annoncé hier, écrit Ultimas Noticias : « Maria Corina Machado ne mettra plus un pied à l’Assemblée ». « Elle a perdu son immunité, car elle a violé les articles 149 et 191 de la charte en acceptant de participer à une réunion de l’OEA à l’invitation du Panama la semaine dernière. Elle peut même être arrêtée à tout moment », a-t-il prévenu.

La députée, qui se trouve à Lima au Pérou, a rétorqué : « Je sais très bien quels sont mes droits et mes devoirs… Le gouvernement veut en finir avec la souveraineté populaire, c’est ce que font toutes les dictatures. Je continuerai à être députée jusqu’à ce que le peuple en décide autrement », a-t-elle martelé, citée dans El Nacional.
L’éditorialiste du journal brésilien Folha de Sao Paolo  s’alarme de l’autoritarisme de Maduro. Avec les arrestations la semaine dernière de deux maires de l’opposition, puis l’annonce de la destitution de la députée Maria Corina Machado qui avait été la plus largement élue de l’Assemblée, Maduro a franchi une nouvelle étape, écrit-il. Les tensions économiques et sociales sont à leur comble : taux d’homicides, coupures d’électricité, taux de change, inflation, ou encore pénuries de produits, poursuit-il.

C’est dans ce contexte très tendu que les ministres des Affaires étrangères de l’Unasur (douze pays d’Amérique du Sud) se réunissent à Caracas pendant deux jours

Onze ministres arrivent ce mardi à Caracas pour aider à une médiation entre gouvernement et opposition, précise Ultimas Noticias, et devraient s’entretenir au palais de Miraflores avec le président Nicolas Maduro. La Conférence épiscopale vénézuélienne a elle aussi sollicité un entretien avec les ministres.

L’Union Européenne, préoccupée par la situation au Venezuela, dit soutenir les efforts régionaux pour que toutes les parties s’assoient à la même table pour mettre fin aux violences, rapporte El Universal.  

Lundi, des étudiants ont installé des tentes devant le siège des Nations unies à Caracas, ainsi que devant la représentation de l’OEA, indique Ultimas Noticias. Ils disent vouloir rester jusqu’à ce qu’une commission de l’ONU soit envoyée au Venezuela pour enquêter sur la situation dans le pays.

Le président Nicolas Maduro fustige l’opposition

« Tous les morts (depuis le 12 février dernier) sont de la faute du coup d’Etat qui se produit au Venezuela », selon le président Nicolas Maduro, cité dans Ultimas Noticias
La mort par balle perdue d'une jeune femme enceinte de 28 ans dimanche soir, alors qu’elle circulait à bord d’un bus, a choqué le pays. Les intimidations envers les journalistes se sont multipliées ces dernières semaines. L’appartement de Wilmer Suárez  du journal La Voz a été saccagé, ses ordinateurs, documents et appareils photos emportés. Wilmer Suárez, pourtant critique du pouvoir mais aussi de l’opposition, a reçu des appels anonymes lui signalant : « Tu as vu comment on a laissé ton appartement, fasciste ». « Rrestez tranquilles ou on va définitivement vous arrêter de nuire », prévenait le message.
Le Parti du gouvernement appelle de son côté à un grand rassemblement en soutien au président Maduro ce mercredi, précise Correo Del Orinoco.

Les Etats-Unis seraient en train de préparer une loi qui limiterait les collectes massives de données téléphoniques des Américains par la NSA.

C’est ce qu’annonce le New York Times. Barack Obama est appelé à mettre fin aux écoutes massives de la NSA, renchérit Politico.
Suite aux révélations d’Edward Snowden sur les pratiques de la NSA, le président Obama avait annoncé en janvier dernier vouloir en finir avec ces collectes systématiques de données, tout en préservant la mission de la NSA, et la capacité du gouvernement à obtenir des informations sur les terroristes, précise le Washington Post. Obama avait fixé une date butoir pour le 28 mars, donc ce vendredi, pour des propositions de loi. En attendant, le programme actuel est prolongé de 90 jours.

Si le projet de loi était voté par le Congrès, cela signifierait que la masse des données resterait chez les opérateurs de téléphonie, et que ceux-ci ne seraient plus obligés de les stocker pour de longues durées. Jusqu’à présent, la NSA conservait les données pendant une période de cinq ans. Dorénavant, la NSA pourrait obtenir des enregistrements spécifiques uniquement sur ordre d’un juge, précise le journal.
Une commission du Comité du renseignement de la Chambre des Représentants intégrant républicains et démocrates a également préparé un projet de loi. Mais à la différence de celui de l’administration Obama, ce projet n’impliquerait pas d’ordre judiciaire pour obtenir des informations spécifiques. 

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