A la Une: les sanctions «insuffisantes» à l'encontre de la Russie

 

Les sanctions à l'encontre de la Russie annoncées lundi par l'administration Obama à la suite du référendum en Crimée sont à la Une de nombreux journaux aujourd’hui. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les éditorialistes ne sont pas tendre avec le président américain. Nombreux sont ceux qui estiment que les sanctions annoncées par Barack Obama et l'Union européenne ne suffiront pas pour faire fléchir Vladimir Poutine. « Les sanctions occidentales ne sont pas plus qu'une tape sur la main de monsieur Poutine », titre par exemple le Washington Post qui écrit : « Désigner sept hauts responsables russes et quatre ukrainiens qui se verront retirer leurs visas et geler leurs avoirs ne constitue pas une menace sérieuse pour le président russe. » 

« Les sanctions clémentes imposées par l'administration Obama et l'Europe pour protester contre le fait que la Russie se soit emparée de la Crimée, seront tout simplement ignorées », prédit USA Today qui estime que « parfois, les menaces ont besoin de dents pour être crédibles ». Dans la presse à sensation, le ton devient même carrément guerrier. Ainsi, le quotidien Newsday exige « que Poutine paye pour son agression ». Le tabloïd brandit le spectre de la Guerre froide, il croit distinguer « des signaux qui ne trompent pas ».

« Est-ce que tout le monde voudrait bien s'arrêter de parler d'une nouvelle Guerre froide, s'il vous plait ? », s'énerve de son côté l'éditorialiste du Los Angeles Times qui estime qu'il ne faut pas tout mélanger. Une « nouvelle guerre froide n'est pas à l'ordre du jour parce que la Russie d'aujourd'hui n'est pas l'Union soviétique d'hier ».

Les Etats-Unis ne veulent pas du dialogue binational proposé par le Venezuela
 
Sur une autre scène diplomatique, quoi que moins importante que la crise ukrainienne, les Etats-Unis ont fait également une annonce, lundi : l'administration Obama ne veut pas de la proposition vénézuélienne d'instaurer un dialogue binational. Cette offre, ce week-end de Nicolas Maduro, qui a invité Washington à mettre en place une commission bilatérale de haut niveau pour parler de paix et du respect mutuel entre les deux pays. Selon El Universal, la porte-parole du Département d'Etat américain, Jen Psaki a expliqué lundi que « l'administration Obama ne réfléchissait pas à l'envoi d'un émissaire américain à Caracas pour entamer un tel dialogue ». En revanche, constate le journal, « Washington insiste sur la nécessité d'une médiation entre le pouvoir chaviste et les contestataires pour trouver une issue à la crise actuelle ».

Venezuela : l’armée démantèle les barricades, la population résiste
 
De son côté, le gouvernement vénézuélien a commencé à démanteler les barricades érigées par les étudiants. Suivant la décision du président Nicolas Maduro, « le Tribunal suprême de justice a donné l'ordre à l'armée de prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer les voies publiques », rapporte Ultimas Noticias. « Quatre municipalités sont concernées par cette injonction judiciaire. Il s'agit de Maracaïbo, San Cristobal, Diego Bautista Urbaneja et de Chacao, dans la banlieue de Caracas ». Toutes des villes dont les maires sont issus des rangs de l'opposition.

C'est justement à Chacao où l'action gouvernementale contre les barricades a été la plus spectaculaire. « Chacao s'est transformé en zone militaire », note El Nacional qui poursuit: « malgré le déploiement massif des forces armées, avec 1 200 soldats, des milliers d'habitants sont sortis dans la rue hier soir pour braver de manière tout à fait pacifique la tentative d'intimidation du pouvoir chaviste ».

Les troubles commencent à avoir des conséquences sur de nombreux secteurs de la vie économique du pays. Ainsi la compagnie aérienne Air Canada suspend jusqu'à nouvel ordre ses vols à destination de Caracas. « L'entreprise estime qu'à cause des violences au Venezuela elle ne peut garantir les conditions de sécurité requises pour ses passagers, ni pour son personnel de bord », rapporte le quotidien canadien Toronto Star.

Colombie : paysans manifestent pour obtenir aide du gouvernement
 
En Colombie, plusieurs milliers de paysans ont manifesté lundi dans les rues de Bogota. « Ils exigent du président Juan Manuel Santos de tenir ses promesses d'améliorer leurs conditions de vie », explique El Espectador. « En effet », écrit de son côté El Tiempo, « les petits paysans sont les victimes des accords de libre échange entre la Colombie et les Etats-Unis, accords dont ont profité des grands industriels agraires mais qui ont encore aggravé la pauvreté des paysans colombiens ».

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