A la Une : l’investiture de Michelle Bachelet au Chili

 

Une photo très symbolique qui résumé les cérémonies de l’investiture du 11 mars 2014 se trouve en Une de plusieurs journaux comme par exemple La Tercera : Michelle Bachelet sur le balcon du palais présidentiel à Santiago, La Moneda, en train d’agiter le drapeau national. De son premier discours comme nouvelle présidente, La Tercera retient surtout cette phrase, adressée aux Chiliens : « J’aimerais que le jour où je quitterai la présidence, vous sentiez que votre vie s’est améliorée !  »

Pour y parvenir, la présidente s’est imposé de mettre en place 50 mesures pendant les 100 premiers jours de son mandat. Des mesures destinées à réformer l’éducation et le système fiscal, écrit La Tercera. Mais le grand défi, rappelle le site d’information Infolatam, c’est de combattre l’inégalité sociale, tout en stimulant l’économie. Car il faut se rappeler une chose, poursuit Infolatam : ce second gouvernement Bachelet est beaucoup plus à gauche que le premier. La question est donc de savoir si la présidente se limite à redistribuer les richesses où si elle considère l’économie comme un moteur important qui va générer de nouvelles opportunités. « Le Chili est confronté au moment de vérité », titre Infolatam.

Autre fait marquant de la cérémonie de l’investiture, qui s’est déroulée en présence de nombreux chefs d'Etat latino-américain et du vice-président des Etats-Unis Joe Biden, c’est l’absence du président vénézuélien Nicolas Maduro. Raison invoquée officiellement, selon la presse chilienne : Nicolas Maduro voulait éviter un spectacle qu’aurait préparé la droite à son encontre. Du coup c’est le chef de la diplomatie Elias Jaua qui a fait le déplacement, note le Miami Herald. Et c’est lui qui assistera aussi à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Unasur ce mercredi 12 mars 2014 au Chili, pour discuter de la crise politique au Venezuela. Et que peut-on attendre de cette réunion ?
 
Selon la présidente brésilienne Dilma Rousseff, citée par O Globo, l’organisation régionale va mettre en place une commission pour débattre de la « situation complexe dans laquelle se trouve le pays ». L’absence de Nicolas Maduro au Chili ne changera rien à cet objectif, à déclaré la présidente brésilienne. Elle a d’ailleurs une nouvelle fois évité de prendre directement position dans le conflit qui oppose le gouvernement vénézuélien aux étudiants et à une partie de l’opposition qui réclame la démission de Nicolas Maduro.

Nicolas Madura aura sa propre émission de radio

Le président vénézuélien a fait hier ses débuts comme animateur radio. Dans la tradition de son prédécesseur Hugo Chavez qui discourait pendant des heures dans son émission dominicale à la télévision « Alo presidente », Nicolas Maduro a lui aussi choisi sa vitrine et ce sera la radio. Le programme s’appelle « En contact avec Maduro » et sera retransmis sur les ondes publiques à un rythme irrégulier suivant l'inspiration présidentielle. Hier, le 11 février 2014 était donc la première.

Le président débattait avec deux journalistes de la presse officielle mais répondait aussi à des questions d’autres journalistes présents. L’une portait sur l’interdiction de toute manifestation de l’opposition à Caracas (alors que le gouvernement autorise les défilés des groupes proches du pouvoir). Nicolas Maduro a répondu qu’un coup d’Etat menaçait toujours son gouvernement et tant que ce sera le cas, il ne permettrait pas aux marches de protestation organisées par la droite d’entrer à Caracas. 

Un mois de contestation au Venezuela
 
A l’origine de la révolte contre le gouvernement vénézuélien lancé le 4 février 2014, le viol d’une étudiante. Le mouvement a progressivement fait tache d'huile dans le pays, avec des manifestations quasi quotidiennes dans plusieurs villes, recevant le soutien de l'opposition. Les revendications de cette grogne se sont étendues à la vie chère et aux pénuries qui perturbent le quotidien de la population du pays pétrolier.

Aujourd’hui, rapporte El Nacional, il y a de véritables « zones de guerre » dans certains quartiers de la capitale particulièrement touchés par les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. C’est le cas à Altamira, où les habitants ont appris qu’il faut rentrer à la maison au plus tard à 17 heures et barricader les fenêtres pour éviter qu’elles soient brisées par le souffle des détonations des bombes lacrymogènes.

 

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