Manifestations au Venezuela: l'ONU exige une enquête sur les violences

Cinq experts de l’ONU ont appelé le Venezuela à faire la lumière sur les violences qui secouent le pays depuis un mois : détentions arbitraires et utilisation excessive de la force, contre des manifestants notamment. De leur côté, plusieurs ONG disent avoir recensé des cas de tortures. 

Les cinq experts de l’ONU demandent aux autorités vénézuéliennes d'enquêter rapidement sur les violences, les détentions arbitraires de manifestants et de journalistes, ainsi que des cas de torture par les forces de sécurité. Les experts sur la liberté d'expression, la liberté de réunion, la détention arbitraire, la torture et les défenseurs des droits de l'homme appellent le Venezuela à mettre un terme au plus vite à ces violences.

Carlos Nieto Palma de l'ONG Una ventana a la libertad, qui travaille sur la situation des détenus, espère que le gouvernement vénézuélien entendra cet appel : « On parle de 18 morts, voire de 20 morts, de plus de 400 blessés, plus de 1 200 personnes qui ont été détenues. Certaines sont toujours en prison et d’autres sous contrôle judiciaire, souligne-t-il. C’est une situation bien sombre que nous traversons en ce qui concerne le respect des droits des citoyens. Je pense que c’est très intéressant que la communauté internationale commence à s’intéresser à ce qui se passe au Venezuela car c’est très grave. Donc on va voir ce qui va se passer avec ces rapporteurs ».

« La manifestation pacifique est une forme d'expression »

Les experts de l’ONU se disent prêts à effectuer des visites dans le pays pour participer à un dialogue constructif avec toutes les parties, selon le communiqué. Ils disent espérer que le gouvernement vénézuélien répondra positivement à leur demande de visites. « Je pense qu'il serait possible de nous rendre au Venezuela, indique Frank Larue, rapporteur spécial de l'ONU sur la liberté d'expression. Nous pourrions aider à lancer un dialogue positif entre les parties. Les autorités doivent elles aussi avoir tout intérêt à résoudre cette crise le plus vite possible car il me semble que personne n'a rien à gagner avec la prolongation d'une situation comme celle-ci ».

Frank Larue est à l'initiative du communiqué diffusé hier : « Il nous a paru que c'était le moment opportun pour mettre l'accent sur la complexité de la situation, avec la tension, les actes de violence terribles, les morts et la nécessité de trouver une solution pacifique au plus vite, explique-il. La manifestation pacifique est une forme d'expression et elle doit être respectée, et la force publique doit se limiter à faire respecter l'ordre, et n'a pas à arrêter une manifestation de façon violente ».

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