Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Opération de communication réussie. Des ateliers, peintures, des terrains de baskets improvisés. Nicolas Maduro avait été clair : il faut célébrer la paix, comme une fête. Tout sourire, Irislis Suarez attend le discours du Président, en dansant la rumba. De la joie, mais pas de traces de deuil :
« Nous, les révolutionnaires, nous disons que le deuil se vit pour soi. Tous ceux qui meurent pour faire vivre le processus révolutionnaire, pour nous, ils restent vivants, et c'est ça qui nous encourage à continuer de combattre. Même si un de nos camarades, un de nos compatriotes, meurt dans la lutte, nous avons un devoir fondamental : continuer d'avancer ».
Pendant que sa sœur manifeste avec l'opposition, à l'est de la capitale, Ninoska Fernandez est venue soutenir le chef de l'Etat. Elle étudie à l'université centrale du Venezuela, et pour elle, c'est tout le système éducatif qui instrumentalise la contestation étudiante :
« Ici, il y a la paix, ici, nous sommes tranquilles. Regarde, il n'y a pas de tireurs embusqués, pas de bagarre, pas de haine. Il y a un vrai travail idéologique dont se chargent les professeurs et directeurs d'universités. Ils empoisonnent l'esprit des étudiants. Tous les jours, ils nous bombardent d'attaques contre cette révolution ».
Nicolas Maduro a promis « qu'il ne faiblira pas ». Et surtout, il a appelé « le peuple vénézuélien à sortir dans la rue pour garantir la paix ».
Autre mouvement, celui des étudiants qui continuent à se mobiliser. Pour le 4e jour de suite, eux, contre le pouvoir. Ils ont réalisé une chaîne humaine, pour rendre hommage aux trois manifestants morts mercredi.