Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Sur l'avenue Francisco de Miranda, le passage à toute vitesse de motos provoquent des vagues de panique. Autour des manifestants, les grilles des magasins se ferment les unes après les autres. De peur que tout bascule. Peu importe, « il faut manifester même sans autorisation » : c'est ce que crie Manuel Perez, étudiant en Histoire. Ce jeudi soir, il est venu rendre hommage aux victimes :
« Ils ont été assassinés parce qu'ils étudiaient, parce qu'ils avaient des idées différentes.Cela me fait mal de voir que des gens sont capables de lever leurs propres armes et de nous viser avec. Nous, qui sommes le futur de ce pays. Nous sommes dans la rue parce que ces étudiants morts, ça aurait pu être moi, ça aurait pu être elle, ça aurait pu être n'importe lequel d'entre nous ».
En réponse notamment à la protestation étudiante, Nicolas Maduro a annoncé un plan de « pacification nationale ». Une « farce », selon Rafael Jimenez, étudiant en architecture. Pour lui, le gouvernement ne tolère aucune contestation :
« La pacification qu'ils veulent, c'est un silence total de l'opposition et une soumission au gouvernement. Ce qu'ils cherchent à faire, à travers une terreur, c'est que les gens ne sortent plus de chez eux. C'est la menace d'être réprimé si tu n'es pas d'accord avec ce gouvernement. Et si tu es opposant politique, la menace que tu sois probablement poursuivi et incarcéré ».
D'autres manifestations de soutien aux victimes devraient avoir lieu ce vendredi.