Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzales
Ce vendredi 14 février, les étudiants ont donc manifesté une nouvelle fois sans l'autorisation des autorités. Avec un objectif : obtenir de l'Organisation des Etats américains le soutien des gouvernements des autres Etats d'Amérique. Une protestation qui a fini par être dispersée par la Garde nationale bolivarienne à coups d'eau et de gaz lacrymogènes. Des coups de feu ont également été entendus dans la soirée bien après les manifestations au cœur de la capitale ; deux manifestants ont été blessés.
« La police a été suffisamment patiente » : malgré cet avertissement de Nicolas Maduro, la mobilisation étudiante n'a pas faibli. La preuve, certaines universités ont décidé de suspendre les cours jusqu'à lundi au moins.
« Mon combat est dans la rue »
Priorité à la manifestation pour Cristina Barrera, étudiante de l'Université centrale du Venezuela : « C'est ton pays ou tes études. Soit tu vas en classe et tu continues d'étudier ; ou, soit tu manifestes dans la rue pour tes études, c'est à dire ton futur. Moi j'ai été clair avec mes professeurs : ne m'attendez pas parce que mon combat est dans la rue. Ici les gens ont poussé les étudiants à manifester, maintenant ils doivent assumer : c'est une lutte civile de tout le peuple et pas uniquement des étudiants ».
Face à l'ambassadeur de l'Organisation des Etats américains, les manifestants sont venus chercher un premier soutien. Mais Pour Rafael Marquez, en deuxième année de droit, il faut aller encore plus loin. C'est toute la communauté internationale qui doit réagir : « Nous n'avons aucun moyen de communication. Jeudi soir, ils ont coupé le signal de la chaîne colombienne NT24, ils ont coupé le signal de Twitter. La communauté internationale doit savoir ce qui se passe ici. Nous avons besoin d'un soutien à l'extérieur, que les autres pays voient que les droits de l'homme ne sont pas garantis au Venezuela ».
Face à ces protestations, Nicolas Maduro a convoqué une marche ce samedi, « pour la paix » qui devrait s'apparenter à une manifestation de soutien du gouvernement.