Etats-Unis: opération séduction pour Hollande devant les patrons français

Ils ont échangé un « hug » le président et le patron. Si François Hollande se dit heureux de ce symbole, Carlos Diaz, le meneur des Pigeons aux Etats-Unis, se dit rassuré. Reste à savoir si, comme ils l'espèrent, les entrepreneurs français aux Etats-Unis ressentiront les effets du tournant social-libéral du président français.

Avec notre envoyé spécial à San Francisco, Florent Guignard

Au pays de l’esprit d’entreprise, François Hollande s’est montré plus social-libéral que jamais. En particulier devant les jeunes patrons de start-up françaises implantées dans la Silicon Valley, avec toute une série d’annonces et tout un plaidoyer en faveur de l’attractivité et de la compétitivité.

Rien de neuf, à en croire François Hollande : « Nous reconnaissons les entreprises comme créatrices de richesses, c’est ma thèse depuis des années ». Une offensive de charme qui a produit son petit effet : le chef de file des Pigeons, mouvement d'entrepreneurs en colère, a été jusqu'à demander un « hug », une accolade, au chef de l'Etat.

« Nous avons fait le choix de l’entreprise »

On l’avait bien compris depuis le pacte de responsabilité, mais à San Francisco, François Hollande va encore plus loin dans son ode aux entrepreneurs : innovation, compétitivité, fiscalité.

Un véritable discours de séduction, reçu comme tel par Carlos Diaz, le jeune patron français qui avait pris la tête des Pigeons contre la politique fiscale du gouvernement : « Quand Barack Obama va voir les entrepreneurs de la Silicon Valley, il leur fait une accolade, ce qu’on appelle un « hug » ici aux Etats-Unis. Et moi ma question pour vous aujourd’hui c’est : est-ce que vous êtes capable d’embrasser finalement les entrepreneurs et leur faire un hug ? »

François Hollande est piégé et ne peut évidemment pas refuser. Les deux hommes se donnent donc l’accolade. Une image, un symbole que François Hollande assume: « Ce n’était pas le plus difficile. Mais c’était une preuve, une preuve qu’on a besoin d’entrepreneurs et que les entrepreneurs ont aussi besoin de reconnaissance. »

« L’image qu’on retient, et c’est une image qui est très forte, c’est celle d’un président qui embrasse l’innovation, qui embrasse l’entreprenariat et qui montre à tout le monde que c’est la voie qu’il faut suivre, s'enthousiasme Carlos Diaz. Le discours de François Hollande était super. On a entendu tout ce qu’on voulait entendre. Il faut que ça se suive d’actes, et les actes commencent aussi peut-être par des symboles. J’avais envie qu’il fasse un symbole.

Pierre Gattaz, le président du Medef, le patron des patrons français, est lui aux anges : « Mais bien évidemment, c’est le discours du Medef ». C’est presque le baiser qui tue, un baiser qui ne manquera pas de faire réagir l’aile gauche de la majorité.

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