Hollande et Obama n'en finissent pas d'afficher leur entente parfaite

Réception à la Maison Blanche, entretiens, déjeuner avec Joe Biden et John Kerry. Journée chargée pour François Hollande et Barack Obama. Le président français déposera aussi une gerbe sur la tombe du soldat inconnu et remettra la Légion d’honneur à d'anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale. Un programme conçu pour illustrer l’amitié franco-américaine.

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

La France est présentée comme l’allié de toujours. Comme l’explique un conseiller de Barack Obama, la France est un pays avec lequel les Etats-Unis partagent des valeurs de démocratie et de droits de l’homme. Des pères fondateurs à Barack Obama, de la Révolution française inspirant la révolution américaine au XXIe siècle.

Tout va donc pour le mieux entre Washington et Paris. Il y a longtemps que les deux capitales n’avaient pas été, à ce point, sur la même longueur d’onde sur les dossiers internationaux. L’équipe de Barack Obama reconnaît toutefois que cela n’a pas toujours été simple entre les deux pays. « Nous devons regarder les progrès accomplis durant les dix dernières années », explique l’un des conseillers. Référence à l’époque où la France, opposée à l’invasion de l’Irak, était l’objet de quolibets permanents dans la presse américaine et au Congrès.

La France à l'initiative pour l'Afrique, les Etats-Unis leaders au Moyen-Orient

Aujourd’hui, la Maison Blanche met en évidence l’harmonie entre Washington et Paris, avec une nuance intéressante : la France est présentée comme pays leader sur les dossiers malien et centrafricain. Les Etats-Unis se voient en revanche en prescripteurs sur l’Iran et la Syrie. Sur la Mali, l’excellence de l’armée française est reconnue, avec un appui logistique américain dans le domaine du renseignement. Sur la Syrie, ce sont les Etats-Unis qui ont donné l’impulsion, et la France a soutenu la démarche : aide à l’opposition modérée et destruction des armes chimiques.

L’opinion américaine est fatiguée des interventions militaires, les Américains ne veulent plus être considérés comme le « gendarme du monde ». C’est pourquoi le rôle de l’armée française au Mali a sans doute été déterminant. Une action sur un terrain lointain qui trouve un écho à Washington, la sécurité nationale en dépend. « Un seul pays ne peut venir à bout de tous les défis », ont écrit Barak Obama et François Hollande dans une tribune commune, l’amitié franco-américaine en est l’illustration

Quant aux désaccords qui persistent : la visite d’une délégation d’hommes d’affaires français en Iran et les écoutes de la NSA par exemple, tout s’est réglé entre Barack Obama et François Hollande, selon la version officielle.

Vie publique, vie privée

Politique internationale, économie, environnement, les dossiers qui seront évoqués dans le bureau ovale sont nombreux. Mais dans la presse américaine, on commente aussi beaucoup la vie privée de François Hollande.

En effet, cela va de la presse populaire au très sérieux New York Times, qui faisait remarquer que les premiers cartons d’invitation pour le dîner d’Etat de ce soir, ont été envoyés au pilon, car il n’y a plus de Première dame française.

Nos confrères américains, entre moquerie sympathique et intrusion dans la vie privée, ne se privent pas de commenter la rupture entre le président français et son ex compagne… Mais qu'on se rassure, cela ne sera pas un sujet de conversation entre Barak Obama et François Hollande, comme l’a expliqué la Maison blanche avec le plus grand sérieux.

Un programme chargé

Les rues de la capitale sont pavoisées aux couleurs françaises et américaines. L’arrivée de François Hollande, saluée de 21 coups de canons, suit le protocole précis des visites d’Etat, très rares à Washington.

L’entretien entre les deux présidents devait durer deux heures. Les dossiers évoqués, selon la Maison Blanche, sont la politique internationale, avec la coopération entre Washington et Paris dans la lutte contre le terrorisme (Mali, Iran, Syrie). Mais Barack Obama et François Hollande vont aussi discuter relance de l’économie et environnement.

Dans l’après midi, François Hollande est attendu au cimetière militaire d’Arlington. Il décorera ensuite six anciens combattants américains de la Seconde Guerre mondiale. Ce sera une nouvelle occasion de rappeler les liens qui unissent les deux pays.

Seule manque au programme, une adresse au Congrès. François Hollande ne prononcera pas de discours devant les élus américains comme tous les autres présidents français avant lui. Mais on aurait tort d’y voir un grain de sable. Il ne s’agit, selon la version officielle, que d’un problème d’agenda.

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