« L'homme qui a écrit la révolution, la douleur et l'amour, est mort », titre ce matin le quotidien Clarin. Juan Gelman fut l’un des poètes les plus importants du pays. « Il était l’un des seuls capable de faire de la grande poésie avec des mots communs », écrit ce matin le quotidien de Buenos Aires.
Auteur de plusieurs dizaines de recueils de poésie entre 1959 et 2013, il a commencé sa carrière très tôt. En 1941, la revue Rojo y Negro publie son premier poème. Il est alors âgé de 9 ans.
Les bébés volés de la dictature
Très engagé politiquement, il était connu pour être un inlassable pourfendeur des dictatures d'Amérique Latine et plus particulièrement du régime militaire argentin de 1976. Son fils Marcelo, âgé de 20 ans, a été assassiné par ce régime. Sa belle fille, Maria Claudia Garcia, est enlevée en 1976 à Buenos Aires, alors qu'elle était enceinte. Emmenée en Uruguay dans le cadre du plan Condor, un programme de répression des opposants à l'échelle internationale, elle accouche d'une fille qui sera donnée illégalement à la famille d'un policier uruguayen, puis disparaît. Juan Gelman se bat pour retrouver sa petite-fille. En 2000, 24 ans après, il y parvient.
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Une véritable victoire pour cet infatigable poète qui continuait de lutter pour que justice soit faite contre les bourreaux de cette époque douloureuse pour les Argentins.