Michelle Bachelet a particulièrement remercié les jeunes de leur confiance. Dès 19h30 ce dimanche, elle s’exprimait à son QG de campagne, devant l’Hôtel San Francisco à Santiago.
« La victoire d’aujourd’hui n’est pas personnelle, c’est un rêve collectif qui triomphe, c’est la voix des citoyens qui ont marché ces dernières années dans les rues exprimant avec courage leurs revendications, qui ont fixé un horizon et une route pour notre pays.
Merci à vous, spécialement aux jeunes. Ils ont manifesté avec force la soif de construire un système éducatif public, gratuit et de qualité. (…) Et à travers le prisme de l’éducation, nous avons été capables de rêver en grand et d’imaginer un Chili plus juste. Aujourd’hui, plus personne n’en doute, le profit ne peut être le moteur de l’éducation parce que l’éducation n’est pas une marchandise ! Parce que les rêves ne sont pas un produit monnayable, c’est un droit de tous et de toutes. »
La presse chilienne revient largement sur la victoire de Michelle Bachelet
« Bachelet réélue haut la main », titre El Mercurio, malgré 60% d’abstention. La candidate socialiste Michelle Bachelet a remporté ce scrutin avec plus de 62% des suffrages, rapporte le site d’informations Emol. Evelyn Matthei, de la coalition de droite, qui a obtenu un peu plus de 37% des voix, a d’ailleurs assez rapidement reconnu sa défaite.
Michelle Bachelet qui avait dirigé le Chili de 2006 à 2010 revient donc en force. « Je suis fière d’être la présidente élue », a-t-elle scandé lors de son discours, écrit La Tercera. Lors d’un entretien téléphonique avec le président sortant Sebastian Piñera, Michelle Bachelet a souligné qu’elle serait la présidente « de tous les Chiliens », rapporte El Clarin.
Michelle Bachelet a promis de tenir ses promesses de campagne
La nouvelle présidente qui prendra ses fonctions le 11 mars prochain a réaffirmé les transformations en profondeur qu’elle entend mettre en œuvre, souligne La Tercera : une nouvelle Constitution, la réforme fiscale et l’éducation supérieure gratuite et de qualité. Michelle Bachelet a obtenu un triomphe sans appel malgré le fait que cette élection a mobilisé le moins d’électeurs depuis le retour de la démocratie, fait remarquer l’éditorialiste d’El Mercurio, selon lequel la défaite de la droite n’est pas si dramatique, puisqu’elle a obtenu plus de voix que les candidats de l’Alliance en 1989 et en 1993.
En revanche, poursuit l’éditorialiste, la désaffection des jeunes pour ces élections malgré les appels des deux candidates à se rendre aux urnes est due à une grande carence d’éducation civique et à des lois électorales inadaptées. La question sera de savoir de quelle façon la nouvelle présidente pourra canaliser les immenses attentes qu’elle a suscitées avec ses nombreuses promesses, conclut l’éditorialiste.
Nombreuses réactions dans la presse du continent
Lorsque Michelle Bachelet commencera son mandat en mars 2014, il y aura pour la première fois en Amérique Latine quatre femmes chefs d’Etat, fait remarquer le journal brésilien Folha de Sao Paolo : au Brésil, en Argentine, au Costa Rica et au Chili. « Le Chili élit à nouveau Michelle Bachelet », titre Pagina 12 en Argentine.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro l’a appelée pour la féliciter, rapporte La Voz, tout comme le président mexicain Enrique Peña Nieto, écrit Milenio. A 62 ans, la chef de la Nouvelle Majorité de gauche remporte la présidence chilienne, rapporte O Globo qui rappelle qu’elle devient la première présidente réélue dans ce pays depuis plus de 60 ans.
Car selon la Constitution, les présidents ne peuvent pas briguer de second mandat consécutif, rappelle le Miami Herald qui revient largement sur le parcours de Michelle Bachelet. « Les réformes qu’elle souhaite mettre en place coûteront cher », souligne le journal de Miami qui poursuit : les défis qui l’attendent en termes de politique étrangère se centrent sur les relations du Chili avec ses voisins au nord, le Pérou et la Bolivie, les deux pays poursuivent le Chili devant la Cour internationale de justice de La Haye à propos de différends frontaliers.
« Le jugement de La Haye ne constituera pas un obstacle pour approfondir nos relations », a assuré le ministre péruvien des Affaires étrangères, cité dans les colonnes d’El Comercio. Autre défi : le Chili remplacera le 1er janvier prochain le Guatemala au Conseil de Sécurité de l’ONU.
L’Argentine en proie aux pillages dans de nombreuses provinces, veut étendre son dispositif de sécurité
En pleine vague de chaleur dans l’été austral, le gouvernement prolonge ses dispositifs de sécurité, après les vagues de pillage qui se sont étendues de Cordoba à Salta, et Tucuman, faisant plus de 13 morts, suite aux grèves et aux revendications salariales des policiers, souligne Clarin. Les autorités craignent de nouveaux débordements y compris à Buenos Aires, notamment à l’approche de la date anniversaire des 19 et 20 décembre, les pires jours de la crise de 2001.
Après les augmentations de salaire qu’ont obtenu les policiers provinciaux, c’est maintenant au tour des fonctionnaires de l’Etat fédéral, policiers, employés, enseignants, de demander un réajustement, rappelle La Nación. L’éditorialiste souligne que la décennie Kirschneriste atteint un niveau d’inflation record, à plus de 27% pour cette année, la plus importante jamais enregistrée depuis 2003, date d’arrivée des Kirschner au pouvoir.
Au Venezuela, un rapport de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) fait apparaître une augmentation des cas de paludisme alors que la tendance générale est à la baisse
Le Venezuela est l’un des trois pays, avec le Guyana et l’Algérie, où le paludisme progresse, titre El Universal, qui cite le rapport 2013 que vient de publier l’OMS. Les chiffres font apparaître une augmentation de 68% par rapport à l’an dernier, avec 73 023 cas enregistrés en 2013, ce qui a obligé les autorités sanitaires à déclarer l’état d’épidémie sur tout le territoire national. Le Venezuela se retrouve derrière presque tous les autres pays du continent, qui eux ont réussi à endiguer l’épidémie, et même derrière Madagascar, la Zambie ou l’Ethiopie.