C’est une page de l’histoire de l’automobile qui se ferme : ce vendredi 20 décembre, Volkswagen met fin à la production du Combi, un véhicule si ancien qu’à sa sortie on ne parlait pas encore de « monospace », de « van » ou de « minibus » mais de fourgon ou de camionnette. Conçu fin 1949, le Combi n’était plus fabriqué qu’au Brésil - dans sa version T2 - et plus précisément dans l’usine de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo, laquelle en a mis en service la bagatelle de 1,6 million d’exemplaires depuis 1957.
Naissance fortuite
Ce sont de nouvelles règles plus contraignantes en matière de sécurité et d’émissions polluantes applicables au 1er janvier 2014 sur le territoire brésilien qui ont signé l’arrêt de mort du célèbre monospace. Bien que son succès ait été planétaire, c’est presque par hasard que le fameux Combi avait vu le jour après-guerre dans l’usine Volkswagen de Wolfsburg en Allemagne d’où est aussi sortie la Coccinelle, autre engin mythique.
Afin de disposer d’un véhicule de charge facile d’utilisation, des ouvriers avaient transformé une Coccinelle en fourgon, une idée de génie vite mise à profit par le constructeur. C’est donc ainsi que le Kombinationsfahrzeug (véhicule combiné) devînt le Kombi en Allemagne et le Combi un peu partout ailleurs. Avec sa carrosserie monocoque, sa cabine avancée, sa porte latérale coulissante et son moteur 4 cylindres à propulsion, il s‘est imposé comme un véhicule à tout faire, à la fois utilitaire et camping-car, à l’heure des premières grandes vacances à travers l’Europe et des « road trips » aux Etats-Unis.
C’est d’ailleurs outre-Atlantique, sous le nom de « VW bus » et dans sa version T2 conçue par le Néerlandais Ben Pon en 1967 que le Combi a acquis le statut d’icône, devenant l’emblème de la génération Woodstock puis celui des surfeurs car synonyme de liberté : on pouvait se déplacer avec sur de longues distances car il était fiable, vivre dedans car il était fonctionnel, et le garder longtemps car il était robuste. Ce statut s’est encore renforcé au fil du temps avec de multiples apparitions au cinéma ou dans des séries TV, témoin le site IMCDb.org qui recense, photos à l'appui, ses innombrables apparitions sur le grand et le petit écran.
Fin de série avec mp3
Même en France, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a admis qu’il accordait une « valeur sentimentale » à son Combi de couleur crème version T3 des années 1970 qu’il a estimé à 1 000 euros dans sa déclaration de patrimoine pour l’année 2012. Commercialisés 85 000 réals (l’équivalent de 27 000 euros) au Brésil, les derniers Combi de couleur bleu et blanc sortent équipés d’un lecteur mp3, ultime concession faite à la jeune génération. Mais que les nostalgiques se rassurent, compte tenu de leur robustesse et du nombre de modèles encore en circulation, les Combi vont faire encore longtemps partie du paysage.
(Avec AFP)