Affaire Kennedy: les révélations des anciens de la commission Warren

Le 22 novembre 1963, John Fitgerald Kennedy était assassiné à Dallas par Lee Harvey Oswald. Plus de 2 000 ouvrages ont été publiés depuis, des centaines de thèses émises. On ne connaît toujours pas la vérité. La seule chose qui semble faire consensus est que la commission Warren, qui devait enquêter sur l'assassinat, n’a pas fait son travail, ou n’a pas eu les moyens de le faire. Philip Shenon, grand reporter au New York Times a retrouvé 13 juristes juniors de cette commission. Ils étaient à l’époque chargés d’enquêter sous les ordres des personnalités qui siègeaient à la commission. Il raconte. 

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

Ces juristes, juniors à l'époque, souhaitent parler 50 ans après pour soulager leur conscience. Certains documents leur on été cachés, affirment-ils.

La lettre de J-Edgard Hoover

C'est le cas d'une lettre du patron du FBI de l'époque, le fameux J.Edgard Hoover. Pourtant, comme le rappelle Philip Shenon, « la plupart de ces juristes pensent qu’ils ont bien travaillé. Ils sont très perturbés en découvrant tant de documents qui leur ont été cachés toutes ces années par la CIA et le FBI surtout ». Alors en quoi cette lettre est-elle intéressante ? Elle l'est parce que le patron du FBI « rapporte que le FBI savait que quand Oswald était à Mexico, il s’est rendu dans une ambassade communiste, sans doute celle de Cuba, pour dire qu’il avait l’intention de tuer Kennedy », explique le journaliste.

Cela signifie donc que les gens savaient depuis des semaines, que ce jeune homme parlait de tuer Kennedy. Et le reporter du New-York Times d'affirmer que « si les membres de la commission avaient vu cette lettre, ils auraient posé un million de questions au Mexique. Je peux vous dire que ce document n’est pas dans le dossier de la commission Warren. Il est ressorti dans un dossier de la CIA ».

Une vérité introuvable

Trop de preuves ont été détruites, la vérité sur cet assassinat ne sera peut-être jamais connue. C'est ce que pense en résumé l'enquêteur. Les raisons sont multiples. « Beaucoup des gens qui ont les réponses sont morts, et la plupart des preuves les plus importantes, sur l’assassinat, sur Oswald, ont été détruites ou ont disparues. »

Le journaliste juge pourtant qu'il y aura plus de réponses, car il reste des survivants à Mexico « qui ont eu affaire à Oswald quand il s’y est rendu. Et ce sont des gens que le FBI et la CIA ont ignorés. Et il y a plus de 10 000 documents toujours secrets, dans les archives, sur l’assassinat de Kennedy. Je ne sais pas pourquoi !»

Pour lui, il s'agit peut-être de protéger « des gens, toujours vivants, qui ont pu être en relation avec la CIA voilà des années, et ils pourraient être en danger si leur nom sortait maintenant. Mais je ne sais pas si c’est une explication... »

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