A la Une : la Colombie et l'accord sur le volet politique entre le gouvernement et la guérilla des FARC

Il s’agit du deuxième point de négociations, après l’accord sur les questions agraires en mai dernier.

Selon l’éditorialiste d’El Tiempo, « cet accord politique constitue la plus grande avancée en 50 ans en vue d’un désarmement ».

C'est un pas décisif pour le succès des négociations renchérit Semana.com. Pour la première fois en un demi-siècle, écrit le site en ligne, le gouvernement et les FARC trouvent un terrain pour s’entendre sur le fait que la guérilla obtiendra les garanties suffisantes pour laisser les armes et passer à la politique.

Il s’agit d'un accord sans précédent poursuit El Tiempo, parce qu’il « contient ce qui rend caduque la combinaison fatale des armes et de la politique dans laquelle les FARC se sont engluées, et qui a contribué à la destruction de l’Unión Patriótica, le parti avec lequel elles s’étaient lancées dans la mêlée dans les années 80 », explique l’éditorialiste.

Cet accord soulage aussi le gouvernement alors que des élections législatives et présidentielles approchent

C’est ce qu’explique Semana.com : « cet accord donne un nouveau souffle à ce processus après quatre mois de discussions sur ce second point », mais, poursuit le journal en ligne : « Cela donne au président Santos du carburant pour maintenir la crédibilité de ce processus de paix auprès d’une opinion publique encore sceptique et réticente à octroyer des concessions aux FARC ».

Du coup, observe Semana.com, ces garanties devraient pousser les représentants des FARC à faire des gestes « que le pays attend, sur la question des victimes par exemple, sans lesquels il sera difficile qu’une majorité de Colombiens accepte les concessions qui seront faires à la guérilla ».

Le président de la Cour interaméricaine des droits de l’homme, Diego Garcia, se réjouit de ce processus de participation politique des FARC, mais il insiste sur l’importance dans un tel processus de paix et de réconciliation que soit mis en œuvre un mécanisme de justice transitionnelle, souligne El Espectador.

Les FARC ont fini par accepter qu’elles ne pourraient pas participer au niveau législatif tant qu’il n’y aura pas de réponse envers les victimes et tant qu’on n’aura pas défini la façon de leur rendre justice, renchérit El Tiempo. Et ce sera le point cinq de l’agenda, et qui sera abordé à la fin des négociations : la fin du conflit et l’abandon des armes.

L’accord sur la participation politique des FARC est resté très général

Il ne s’agit que d’une ligne générale. Rien n’a été dit de la façon dont les FARC entreraient effectivement en politique, tout cela a été reporté à un point ultérieur, souligne Semana.com. Et une question brûlante a été laissée de côté pour l’instant : quels membres des FARC pourront participer en politique et lesquels ne le pourront pas pour des raisons juridiques.

Et Semana.com de poursuivre : « il est clair que toutes les mesures accordées ne seront effectives que lorsque les guérilléros auront lâché leurs armes ». Le chef de la délégation du gouvernement colombien Humberto De la Calle a déclaré : « Plus jamais politique et armes ensemble ». Et pour le négociateur des FARC Iván Marquez, « si nous avançons sur le chemin des transformations, la signature d’un traité de paix sera une réalité ».

Aux Etats-Unis, la CIA aurait versé de l’argent à la compagnie AT&T pour collecter des informations sur les appels téléphoniques…

Il s’agit d’une information publiée par le New York Times : la CIA verserait plus de dix millions de dollars par an à la compagnie de télécommunications pour l’aider dans les enquêtes de contre-terrorisme à l’étranger, en exploitant les énormes archives de données d’enregistrement des appels téléphoniques de la compagnie, qui incluent d’ailleurs des appels internationaux de citoyens américains.

Selon le New York Times, la CIA fournit les numéros de téléphone de suspects de terrorisme, AT&T recherche dans ses bases de données et fournit les listes d’appels qui peuvent aider à les identifier. Il s’agirait d’un contrat sur la base du volontariat, sans rien de contractuel, ni d’ordre judiciaire obligeant la compagnie à s’incliner. Après les informations sur l’étendue de l’espionnage par le gouvernement via la NSA, ces nouvelles révélations éclairent un peu plus sur les liens entre les responsables des services de renseignements et les fournisseurs de services de communication, souligne le New York Times.

Au Mexique, le présumé coupable d’un massacre a été remis en liberté sur ordre de la Cour suprême

Israel Arzate a été a été accusé du massacre d’un groupe de jeunes qui fêtaient un anniversaire le 31 janvier 2010 à Villas de Salvárcar, près de Ciudad Juarez, et dans lequel une quinzaine de jeunes avaient été tués, un « narco-massacre » qui avait indigné tout le pays, avait alors écrit la presse mexicaine.

Les aveux d’Israel Arzate ont été extorqués sous la torture, c’est la raison pour laquelle la Cour suprême a ordonné sa remise en liberté immédiate explique Milenio. Mais il a tout de même passé trois ans, neuf mois et quarante cinq jours privé de liberté, alors qu'il a toujours nié avoir participé à cette tuerie. Car ce soir là, il avait été à une autre soirée, rapporte le journal. Trois jours plus tard, il avait été arrêté, alors que les autorités recherchaient un homme qui portait un autre nom.

Les aveux d’Israel Arzate avaient été recueillis alors qu’il se trouvait sous la garde d’autorités militaires et non civiles, souligne Excelsior. Selon l’avocat d’Israel Arzate, il a été torturé deux fois, et « la seule preuve de ses aveux a été extorquée sous la torture » a-t-il confié au journal. « Ils l’ont brûlé et lui ont infligé des chocs électriques ».
Il s’agit de graves violations des droits de l’homme, c’est ce que les juges ont retenu. Le bureau des droits de l’homme de l’ONU au Mexique a d’ailleurs salué cette libération, souligne Milenio.

Partager :