Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Pas de show médiatique, avait dit le gouvernement colombien. Kevin Scott, 27 ans, a été libéré discrètement, loin des cameras. Les FARC avaient demandé la présence de l’ex-sénatrice Piedad Cordoba, leur interlocutrice préférée, et du révérend américain Jessy Jackson.
Mais le président Juan Manuel Santos a fait barrage, furieux que les FARC aient manqué à leur parole. En 2012, la guérilla avait juré de ne plus prendre d’otage. C’était une des conditions posées par le gouvernement à l’ouverture des négociations de paix qui se poursuivent bon an mal an à La Havane.
Pour les FARC, Kevin Scott n’était pas un otage comme les autres. Le jeune Américain, épris d’aventure, se baladait dans la jungle avec une machette et un GPS quand il est tombé sur un détachement de guérilleros, le 20 juin dernier. Convaincu que le personnage était un mercenaire américain, les FARC l’ont gardé le temps de confirmer son identité et son goût pour les sports extrêmes.
Sur un point, gouvernement et guérilla semblent d’accord. Scott était allé se fourrer dans la gueule du loup.
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