Etats-Unis : Janet Yellen, première femme présidente de la Banque centrale américaine
La presse américaine salue sa nomination « historique ». Pour le New York Times, sa désignation était « très attendue », même si elle n'était « pas le premier choix de Barack Obama ». Le journal rappelle que la majorité des observateurs pariaient, il y a encore quelques mois, sur Lawrence Summers. L’ancien conseiller du président américain a finalement renoncé, laissant le champ libre à la démocrate, proche de l'élite économique progressiste.
La presse américaine s'accorde sur un point : Janet Yellen devrait s'inscrire dans la continuité. Comme son prédécesseur Ben Bernanke, elle devrait mener « une politique monétaire ultra-accommodante » consistant à acheter des centaines de milliards de dollars en bons du Trésor pour maintenir des taux d'intérêt bas et stimuler l'économie.
Avant sa désignation officielle par Barack Obama, Janet Yellen doit répondre aux questions des sénateurs. Pendant son audition, elle risque d'être chahutée par les républicains, selon le Wall Street Journal. Le quotidien rappelle, en effet, que sa confirmation par le Sénat est encore « incertaine », même si elle bénéficie du soutien des démocrates. Enfin, le journal avertit que « plusieurs sénateurs républicains sont susceptibles de s'opposer à elle sur son soutien au programme de relance massif de la Fed »car ils redoutent un risque d'inflation.
Etats-Unis : le comité bipartite, un « gadget » pour sortir de la crise budgétaire
Les républicains ont annoncé vouloir créer un comité bipartite pour sortir de la crise budgétaire. Dix républicains et dix démocrates composeraient ce comité, dont la mission serait de mettre fin à la paralysie partielle des services fédéraux et de trouver un accord avant le 17 octobre pour éviter un défaut de paiement.
« Mettez fin à la crise avant de discuter », s'énerve le New York Times. Son éditorialiste estime que face à l'urgence, ce n'est vraiment pas le moment de créer un comité bipartite, comme cela a déjà été fait en 2011 pour la réduction du déficit. « Les républicains ne veulent pas négocier sur les questions de budget », explique le quotidien. En réalité, ils veulent imposer l'austérité, « contrairement aux démocrates qui ont une approche plus équilibrée », selon l'éditorialiste, qui est sur la même ligne que Barack Obama.
Selon le Washington Post, les républicains veulent montrer qu'ils sont de bonne volonté face à un président qui « refuse de discuter ». Le quotidien rappelle que la Maison Blanche est prête à faire des concessions aux républicains, « en échange d'un relèvement du plafond la dette ». Enfin, le Washington Post estime que ce comité bipartite n'est qu'un « gadget » pour gagner du temps et faire pression sur Barack Obama. La balle est désormais dans le camp des démocrates qui pourraient accepter cette proposition, conclut le journal.
Washington va réduire son aide militaire à l’Egypte
L'administration Obama prévoit de suspendre une partie de son aide militaire à l'armée égyptienne, selon le New York Times. L'annonce est prévue « dans les prochains jours ». Le quotidien explique que la Maison Blanche se devait de réagir face à la « répression meurtrière contre les Frères musulmans et la récente flambée de violence ».
Concrètement, Washington va réduire ses livraisons de chars, d'hélicoptères et d'avions de chasse, assure le journal. Toutefois, cette réduction de l'aide militaire « n'affectera pas les opérations de lutte contre le terrorisme ». Elle ne concernera pas non plus « la sécurité aux frontières », en particulier dans la péninsule instable du Sinaï, limitrophe de la bande de Gaza.
Pour les Américains, l'Égypte demeure un allié stratégique au Moyen-Orient. Le message envoyé aux autorités égyptiennes est donc le suivant : Washington ne peut tolérer les violences qui secouent le pays, mais n’a pas l’intention de supprimer son aide, du jour au lendemain.
Argentine : « le système Kirchner », en position de faiblesse
En Argentine, la santé de Cristina Kirchner fait toujours la Une. La présidente de 60 ans, qui souffre d'un hématome de la boîte crânienne, a été opérée mardi avec succès. Elle a besoin maintenant d'au moins un mois de repos. Une absence qui inquiète la presse.
Sans sa présidente, l'Argentine est « paralysée », constate le quotidien La Nacion. Son chroniqueur, Joaquín Morales Solá, pointe du doigt la faiblesse du « système Kirchner ». Il dénonce « un centralisme exacerbé » qui a servi « les intérêts politiques » de la présidente, mais qui pourrait se retourner contre elle, à trois semaines des élections législatives partielles où son parti est donné perdant. Tout le pouvoir tourne autour d'une présidente qui s'est isolée, souligne le journaliste. Résultat : en pleine campagne électorale, ses proches collaborateurs et ses ministres sont incapables de prendre des initiatives.
Le vice-président Amado Boudou doit assurer l'intérim, comme le prévoit la Constitution. Or, la justice argentine soupçonne l'ancien ministre de l'Economie de trafic d'influence et d'enrichissement illicite, ce qui fragilise encore plus le gouvernement.
De tous les responsables politiques du pays, Amado Boudou est celui qui a « la plus mauvaise image » auprès des Argentins, selon Clarin. Le journal dresse le portrait d'un homme sans relief, qui n'a pas la carrure pour remplacer l'hyper présidente, réélue en 2011. Les élections dans trois semaines s'annoncent donc difficiles pour le gouvernement, conclut le quotidien, alors que 40% des Argentins pensent que l'absence de la présidente aura une incidence sur le vote.