Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Le seul progrès notable mercredi soir est cette rencontre en elle-même. Pour la première fois depuis des semaines, les chefs de file républicains et démocrates se sont rencontrés pour discuter sur une invitation de Barack Obama.
Pour le reste, aucun progrès. À sa sortie de la Maison Blanche, le président républicain de la chambre des représentants, John Boehner, a été extrêmement bref. En substance, Barack Obama ne veut pas négocier, le gouvernement est divisé. « Je n'ai rien à ajouter », a-t-il dit.
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John Boehner s’est ensuite éclipsé, refusant de répondre aux questions des journalistes. Tactique totalement différente pour les démocrates qui ont longuement expliqué les propositions mises sur la table lors de cette réunion : des concessions faites aux republicains sur le montant des dépenses à la condition d’une réouverture immédiate des services publics. Mais pas question de toucher à la loi sur la couverture sociale.
Agacement de la population
Rien de très nouveau donc à Washington. Les services publics sont toujours fermés. Et la frustration est de plus en plus palpable chez les Américains. Un incident fait beaucoup de bruit : la fermeture d’un mémorial aux anciens combattants et les images de ces vétérans, certains en chaise roulante, dans l’impossibilité de faire leur pèlerinage. Des vétérans très en colère et des Images qui ont été multidiffusées sur les réseaux de télévision et internet.
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Hier, on avait évoqué une rébellion chez les républicains modérés qui souhaitent voter la loi de finance. Mais ertains de ces modérés estiment que la crise n’est pas encore assez aigüe pour proposer un vote et l’emporter. Il faut attendre quelques jours de plus certainement pour que l’exaspération soit à son comble.
Le spectre du cataclysme si le relèvement de la dette n'est pas voté
Et il ne faut pas oublier qu’une deuxième échéance arrive à grande vitesse : le relèvement du plafond de la dette dont la date limite est fixée au 17 octobre, soit dans deux semaines.
Si ce texte n’est pas voté, ce sera un cataclysme préviennent les démocrates. Voilà deux ans, la simple menace de ne pas voter ce relèvement a entraîné une dégradation de la note des États-Unis pour la première fois de son histoire. La crise est donc loin d’être résolue.
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■ REPORTAGE : La frustration des touristes à la statue de la Liberté, avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Sur l’embarcadère pour Liberty Island, des centaines de touristes s’entendent dire la même chose : «impossible de visiter la statue de la Liberté à cause de la fermeture partielle du gouvernement ». « On est déçu, dit cette jeune femme venue du Mozambique. Venir à New York et ne pas visiter la Statue de la Liberté c’est comme aller à Rome et ne pas voir le Colisée ».
Les autorités ont placé des panneaux pour expliquer aux visiteurs que le monument est fermé à cause du shutdown, mais beaucoup ont du mal à comprendre comment le gouvernement américain peut se retrouver du jour en lendemain dans l’incapacité de fonctionner...