Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Dans une ambiance très festive, l’ancien candidat de gauche à la présidence, Andres Manuel Lopez Obrador, a démontré son grand pouvoir de mobilisation. Plus de 100 000 personnes n’appartenant ni à un parti, ni à un syndicat ont répondu à son appel.
Lourdes Macias, qui a fait 1 000 kilomètres pour venir manifester à Mexico, explique pourquoi elle est là : « parce que le gouvernement veut faire des modifications à la constitution afin de privatiser Pemex, la compagnie des pétroles mexicains. Le problème c’est que le gouvernement nous ment, quand on lit avec attention cette réforme, on se rend compte qu’il s’agit d’une dénationalisation déguisée. Et ca, c’est voler les Mexicains. »
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Rogelio Fernandez, qui vient du Campeche, d’où est extrait l’essentiel du pétrole mexicain, est tout aussi catégorique : « Nous ne voulons pas que l’on vende notre pays. Nous ne sommes pas contre des investissements étrangers dans Pemex, mais nous ne voulons pas que le gouvernement brade les biens de la nation. »
Dans son discours, Andres Manuel Lopez Obrador a demandé au président Enrique Peña Nieto, au pouvoir depuis un an, de « gouverner de manière responsable ». Il propose de soumettre à referendum la réforme énergétique et l’ouverture de Pemex aux investisseurs privés. Il a convoqué les citoyens à une nouvelle manifestation, le 6 octobre prochain, sur le Zocalo, la place de la Constitution, avec comme slogan « Vas-tu laisser quelqu’un décider pour toi ? ».
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