Fusillade à l'US Navy: le FBI explore la personnalité du tueur

Toujours beaucoup de questions à Washington après la fusillade qui a fait treize morts dont l'auteur des coups de feu, et huit blessés dont trois graves, lundi 16 septembre, dans les bureaux de la Marine américaine. Aaron Alexis, un ancien réserviste, a apparemment agi seul. Comment le tireur a-t-il pu entrer avec des armes sur un site de la marine qu'on imagine ultra-sécurisé ?

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

On sait qu’Aaron Alexis avait trois armes sur lui, deux fusils semi-automatiques et un pistolet. Ces armes auraient été achetées légalement. Son emploi d’informaticien pour une société sous contrat avec l’armée lui a permis d’entrer sur le site sécurisé en toute tranquillité, avec une pièce d’identité, la base n’est apparemment pas équipée de portiques de détection de métal.

Le tireur devait travailler plusieurs jours sur place pour remettre à niveau le réseau intranet.

Le FBI explore son passé et sa personnalité pour connaître ses motivations, mais rien ne laissait prévoir un tel acte.

Certes, Aaron Alexis a été renvoyé de l’armée en 2011 pour des actes violents à deux reprises. Mais ce tireur de 34 ans est présenté par ses amis comme un jeune bouddhiste, un homme charmant et qui rendait facilement service.

Donc pour l’instant son acte - douze personnes tuées froidement sur la base de la Marine au centre de Washington - reste inexpliqué.

Le débat sur la vente d'armes relancé

On peut rappeler la tuerie de Newtown à la fin de l’an dernier : vingt enfants et six adultes tués dans une école par un jeune homme déséquilibré. Malgré la violence de l’acte, Barack Obama a échoué dans sa tentative de légiférer.

Et le projet de loi de l’administration américaine n’était pas sur l’interdiction des armes, mais sur le contrôle des armes semi-automatiques.

Alors même si des élus demandent à nouveau aujourd’hui une interdiction ou au moins une restriction du port d’armes, il est difficile de savoir si les Etats-Unis sont prêts.

Certains de ces élus ont l’intention d’interpeler le Congrès dès ce mardi. Ils ont en face d’eux, dans ce débat, des élus favorables au port d’armes, soutenus financièrement par la NRA, puissant lobby fédéral.

Ces partisans du port d’arme pour tous, expliquaient lundi soir déjà que l’on devait autoriser les armes à Washington, et qu’ainsi les employés de la base de la Marine auraient pu répliquer et tuer Aaron Alexis, avant qu’il ne puisse faire douze victimes.

Les Etats-Unis ont connu sept fusillades depuis 2009, et le débat a peu progressé.

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