Après 21 milliards de kilomètres parcourus en 35 ans, soit une petite moyenne de 70 000 km/h, Voyager 1 n’est plus dans le système solaire. La sonde américaine a même réussi cet exploit l’an dernier, en 2012. La NASA n’a cependant confirmé l’information que jeudi 12 septembre dernier. Il a fallu du temps pour que les scientifiques de l’agence spatiale puissent vérifier avec une relative exactitude la position exacte de la sonde.
Plasma et vents solaires
Voyager 1 n’est en effet plus de toute première jeunesse. Si elle parvient encore à nous envoyer des informations, de nombreux capteurs sont aujourd’hui hors-service. C’est notamment le cas des appareils chargés de mesurer la densité du plasma autour d’elle. C’est un peu embêtant, car c’est justement lui qui nous permet de dire si on se trouve toujours dans le système solaire ou non.
Le plasma, c'est l’un des différents états de la matière – celle-ci peut être soit sous forme gazeuse, liquide, solide ou, donc, de plasma. C’est le cas quand la matière est désorganisée, et constituée de particules chargées électriquement. Du plasma, on en trouve plein dans l’espace intersidérale, alors qu’à l’intérieur de l’héliosphère, la zone d’influence du soleil, c’est tout le contraire. Les radiations, les vents, et le champ magnétique émis par notre étoile ayant une fâcheuse tendance à faire le ménage sur leur passage.
Mais comme les instruments de mesure de Voyager 1 en la matière sont inopérants, les scientifiques de la NASA ont dû ruser et avoir un peu de chance pour confirmer ce que tout le monde suspectait. Il a fallu des éruptions solaires en 2011 et 2012, qui ont expulsé des particules en direction de la sonde. Elle les a ensuite analysées et on a pu en déduire la densité du plasma autour d’elle. C’est ce qui permet aujourd’hui à la NASA d’affirmer que Voyager 1 a quitté le système solaire vers le mois d’août 2012.
Vers l’infini et au-delà !
Elle a encore un peu de route à faire avant d’arriver à sa prochaine étape. Dans l’univers, les distances étant assez colossales, il lui faudra encore errer pendant 40 000 ans au rythme de 1,6 million de kilomètres par jour pour atteindre la banlieue d’une étoile de la constellation Camelopardalis, qui répond au joli nom de AC +79 3888. Malheureusement, Voyager 1 ne pourra sans doute pas nous envoyer les informations qu’elle récoltera au gré de ses pérégrinations, puisqu’elle risque de ne plus avoir d’énergie vers 2020.
Cependant, elle ne fera pas la route pour rien, puisqu’à l’image de sa petite sœur Voyager 2, elle embarque avec elle le Voyager Golden Record. C’est un outil qui sera très utile en cas de contact avec une espèce extra-terrestre intelligente. Le Voyager Golden Record est un disque embarqué à bord des deux sondes spatiales Voyager, lancées en 1977. Ce disque contient des sons et des images sélectionnés pour dresser un portrait de la diversité de la vie et de la culture sur Terre, et est destiné à d'éventuels êtres extraterrestres qui pourraient le trouver.
Il s'agit en fait d'une « bouteille à la mer interstellaire », qui a la forme d’un disque sur lequel sont gravées de nombreuses informations sur la Terre et ses habitants. On y trouve par exemple des enregistrements de bruits d'animaux et de cris de nourrisson, le mot « bonjour » enregistré dans une multitude de langues, des extraits de textes littéraires et de musique classique et moderne.