Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Les agressions sexuelles dans l’armée ont pris au cours de ces dernières années la proportion d’une épidémie et se comptent par milliers. Dans certains cas, elles vont même jusqu’au viol. Le président Obama a ordonné qu’elles prennent fin et que les coupables soient sévèrement punis.
Mais les victimes peuvent-elles trouver justice dans l’armée même ? Beaucoup hésitent à signaler les agressions par crainte pour leur avancement. Certains élus veulent donc faire adopter une loi qui créerait un système de justice militaire indépendant. La hiérarchie militaire s’y oppose, affirmant qu’elle peut très bien elle-même assurer la procédure.
Le Pentagone vient d’annoncer une série de mesures qui, espère-t-il, stopperont les tentatives du Congrès pour ôter aux commandants militaires une part de leur pouvoir. Dans un communiqué, le secrétaire à la Défense, Chuck Hegel, affirme « qu’elles accordent davantage de droits, de protection et de soutien juridiques aux victimes ».
Mais bien des élus sont sceptiques. « Ce n’est pas le bond en avant nécessaire pour résoudre le problème », considère la sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand. L’annonce des nouvelles directives coïncide avec l’ouverture du procès en cour martiale d’un général accusé, entre autres, d’avoir sodomisé une de ses subordonnées. Belle occasion pour les juges militaires de prouver qu’ils sont indépendants et objectifs.