Avec notre correspondante à Bogota, Zoé Berri
Juan Manuel Santos resserre les rangs en vue d’un accord de paix. C’est ainsi que les analystes militaires colombiens ont interprété la décision surprise de la présidence de changer à la fois la tête de l’armée et celle de la police, trois mois avant la date habituelle pour ce genre de nomination.
Deux des principaux sortants, le général en chef de l’armée de terre et le directeur de la police avaient exprimé leur désaccord avec l’actuel ministre de la Défense, Juan Carlos Pinzon, et la stratégie du gouvernement. Depuis l’annonce des discussions de paix avec les FARC, il y a bientôt un an, le président a dû faire taire à plusieurs reprises des rumeurs qui parlaient de dissensions au sein de l’armée. Une partie des officiers continuait à mettre en doute le bien-fondé de ces pourparlers préférant la politique d’absolue fermeté menée jusqu’en 2010 par l’ancien chef de l’Etat Alvaro Uribe, aujourd’hui tête de file de l’opposition au gouvernement.
Le remaniement devrait mettre fin à ces désaccords. Le nouvel état-major aura pour tâche de diriger des troupes qui furent la colonne vertébrale de la politique du pouvoir ces dernières années et qui se demandent aujourd’hui quel sera leur rôle si la paix est signée.