La Birmanie produit 90% des rubis et la quasi-totalité du jade dans le monde. Une manne pour le gouvernement et surtout pour les militaires. Ces derniers contrôlent l’exploitation des pierres et en tirent de larges bénéfices dans des régions déchirées par les conflits ethniques, notamment dans l’Etat kachin, qui est toujours en guerre civile. La décision américaine est saluée par les ONG.
« Un signe politique fort »
« C’est un signe politique fort de la part des Etats-Unis de maintenir un embargo sur ces pierres, estime Jean-Marie Fardeau, directeur de Human Rights Watch à Paris. Ces pierres précieuses viennent de régions où les minorités ethniques sont très présentes, des régions où les droits de l'homme sont gravement violés, et ce lien entre violation des droits de l’homme contre les minorités ethniques et exploitation des pierres précieuses est pour nous tout à fait catastrophique en Birmanie. Il est important pour nous de pointer du doigt cette situation, qui doit cesser. »
Par cette décision, les Etats-Unis veulent donc montrer qu’ils restent vigilants sur l’évolution du processus de démocratisation du pays. D’un point de vue économique, en revanche, l’embargo a un impact limité. Les principaux acheteurs sont la Chine et la Thaïlande, pays par lequel transite une grande partie des pierres. L’Union européenne ensuite, qui a pour sa part levé toutes ses sanctions économiques à l’exception de l’embargo sur les armes.