Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Toujours précédés par une messe, les départs pour Rio s’organisent dans toutes les paroisses de l’Argentine. Nous sommes dans la cathédrale de Buenos Aires, en une froide soirée d’hiver. Du pays de François, 50 000 pèlerins participeront aux JMJ.
Cette formidable mobilisation est-elle due au fait que le pape est argentin ? Pas seulement, répond Jorge : « Ce n’est pas tant qu’il soit argentin, mais que ce soit cet Argentin-là. Par son charisme, son message, sa cohérence. C’est un homme simple, très proche des gens. Il allait à la rencontre des jeunes. Aujourd’hui, il est le même. Mais il appartient au monde, plus seulement à Buenos Aires. »
Eugenia a décidé d’aller à Rio quand Bergoglio a été élu. « Avant, je n’étais pas vraiment sûre d’y aller, pour une question d’argent. Mais, le 18 mars, quand il y a eu ici une veillée dans un climat de fête, de joie et d’unité, je me suis dit : ‘si c’est tellement bien ici, là-bas, ça va être impressionnant !’ », s’enthousiasme la jeune femme.
Juan se préparait à rencontrer Benoît XVI. Mais que ce soit François le remplit de joie. « Je me préparais depuis le début de l’année. Et quand j’ai su que ce serait François qui irait à Rio, il y a eu beaucoup de joie. Je pars avec enthousiasme et j’espère en profiter au maximum », se réjouit-il. Les Argentins seront le premier contingent étranger aux Journées mondiales de la jeunesse. Il ne fait pas de doute qu’on les verra au premier rang pour recevoir leur pape.
Des JMJ sous haute surveillance
Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Plus de 14 000 militaires sont déployés dans la ville. Ils seront appuyés par des batteries anti-aériennes et des drones. C’est « la plus grande opération de sécurité de l'histoire de Rio de Janeiro », affirment les autorités. Plus de 15 000 policiers sont également mobilisés.
Ils encadreront les célébrations qui rythmeront la semaine, auxquelles doivent assister plus de 2,5 millions de pèlerins. Leur objectif est également d’empêcher tout débordement. Si les manifestations monstres du mois de juin ont perdu de leur ampleur, le mouvement de révolte perdure. Et les protestations dégénèrent souvent en affrontements violents avec la police. Un nouvel appel à manifester a été lancé pour ce lundi devant le palais du gouverneur, qui recevra le pape ainsi que plus 400 invités triés sur le volet, dont la présidente brésilienne Dilma Rousseff.
Les manifestants dénoncent les quelque 47 millions d’euros d’argent public dépensés pour la visite du pape et l’organisation des Journées mondiales de la jeunesse. Toute la semaine, plusieurs manifestations devraient ainsi se produire en marge des JMJ.
Un risque de trouble qui n’a pas inquiété le Vatican. Le pape n'utilisera pas de voiture blindée mais une jeep découverte, à bord de laquelle il parcourra, dès aujourd’hui, les avenues du centre-ville.